Au Royaume-Uni, un nouveau projet de loi concernant l‘accord de sortie négocié avec Bruxelles, déjà rejeté trois fois par Westminster, sera soumis au vote du Parlement début juin, sans toutefois le moindre espoir que celui-ci soit adopté. Les négociations entre le gouvernement et l’opposition travailliste, destinées à trouver un compromis au sujet du Brexit, ont par ailleurs définitivement échoué, le Labour stigmatisant Theresa May pour sa « faiblesse ».  La Première Ministre est par ailleurs poussée vers la sortie par son propre parti qui lui demande de quitter ses fonctions cet été. Et alors que les Brexiters dominent les sondages relatifs aux élections européennes, Boris Johnson, figure de proue d’une ligne dure au sein des Tories, s’annonce comme le grand favori à sa succession. Un scénario redouté par les marchés qui sanctionnent la Livre.

En Australie, la coalition de centre droit au pouvoir (libéraux/conservateurs) remporte une victoire surprise aux élections législatives, déjouant une fois de plus les pronostics des sondeurs. Une bonne nouvelle pour l’AUD alors que le Parti travailliste prévoyait une vague de dépenses supplémentaires, notamment dans le domaine de la santé et de l’éducation. De son côté, le Premier ministre Scott Morrison avait articulé sa campagne autour de promesses de baisses d’impôts pour dynamiser une économie en perte de vitesse après 30 ans de croissance robuste.

En Europe, l’attention se porte sur le scrutin législatif qui se tiendra dans les 28 pays de l’UE du 23 au 26 Mai. L’occasion pour les populistes, le gouvernement italien en tête, de s’en donner à cœur joie. Ainsi le vice-Premier ministre Matteo Salvini martèle tous azimuts être prêt à ne pas respecter les règles budgétaires du Vieux-Continent.

Au Japon, le PIB progresse de +0.5% au premier trimestre, surpassant largement les attentes des économistes et contrastant avec le niveau de la consommation des ménages.

Sur le front de la guerre commerciale enfin, Donald Trump a offert une trêve inattendue à de nombreux pays, sans aucun doute pour mieux se consacrer à Pékin. Ainsi le président américain a-t-il accordé six mois à l’Europe pour négocier concernant ses exportations d’automobiles aux Etats-Unis. De la même façon, Washington annonce la suppression des tarifs douaniers sur l’acier et l’aluminium en provenance du Canada et du Mexique. Mais dans le même temps, le pensionnaire de la Maison-Blanche interdit aux réseaux télécoms de se fournir auprès de sociétés étrangères jugées à risque, une mesure ciblant principalement l’entreprise chinoise Huawei, faisant craindre des représailles de la deuxième économie mondiale.

Cette semaine, les cambistes surveilleront l’inflation britannique et les minutes de la FED mercredi. Les nouveaux indicateurs PMI européens seront dévoilés jeudi, peu avant le compte-rendu de la dernière réunion de la BCE tandis que les élections européennes polariseront l’intérêt des observateurs le week-end prochain.

Graphiquement, l’Euro continue de menacer ses points bas annuels mais nous privilégions toujours les positions initiées sur la base d’un rebond plutôt que les entrées sur rupture de support. Chaque retracement technique de la monnaie unique offre en effet une sérieuse opportunité de vente, avec 1.1135 puis 1.10 USD en ligne de mire.

Alors qu’il avait bien résisté aux tergiversations britanniques autour du Brexit au cours des derniers mois, le Pound enregistre 11 séances de baisse d’affilée, un record depuis de nombreuses années. Sous 1.2718, le cable ne devrait rencontrer guère d’obstacle technique jusqu’à 1.2515 USD, un niveau inédit depuis le 3 janvier dernier. Le retour de l’instabilité politique sur le devant de la scène accroit néanmoins les incertitudes.

La paire USD/JPY parvient à s’accrocher à 109.90, sauvant ainsi l’essentiel malgré un violent repli lié à l’aversion au risque depuis fin avril. Tant que ce seuil est préservé, des achats peuvent être envisagés, avec 110.80 et 112.10 JPY comme objectifs.

Enfin, si le Dollar australien a brièvement profité de la victoire inespérée du Premier ministre aux élections législatives, la devise reste pénalisée par le contexte de guerre commerciale impliquant la Chine, principal client de Canberra, et par les attentes de baisse de taux. Comblant rapidement un gap constaté à l’ouverture ce dimanche, et en excluant le flash krach consécutif à la dernière trêve des confiseurs, l’Aussie évolue à proximité d’une zone qui n’a plus été visitée depuis janvier 2016. Sous 0.6871, les éléments techniques qui lui sont favorables vont cruellement faire défaut, crédibilisant le scénario d’une accélération baissière.