En Europe, plusieurs membres de la BCE estimeraient que les prévisions de Francfort pour l’Union monétaire restent trop optimistes malgré une révision en nette baisse le mois dernier. Des informations de presse crédibilisées par la morosité des derniers indicateurs PMI en zone Euro, lesquels confirment les difficultés du secteur manufacturier allemand en particulier.

Au Royaume-Uni, une pause dans les débats autour du Brexit après le report au 31 octobre replace la macroéconomie dans la lumière. Le taux de chômage se stabilise outre-Manche à 3.9%, un plus bas depuis 1975. Les salaires croissent au rythme de +3.5% sur un an, un taux supérieur à l’inflation qui stagne à 1.9%. Une nouvelle preuve que les incertitudes autour de la sortie du pays de l’UE pèsent aujourd’hui davantage sur les investissements que sur les statistiques économiques.

Aux Etats-Unis, les ventes aux détails, principal indicateur de la consommation américaine, enregistrent un rebond notable au mois de mars. Washington renforce par ailleurs la pression sur Téhéran en mettant fin aux dérogations permettant à huit pays d’acheter du pétrole iranien. Une régulation de l’offre de nature à soutenir les prix du baril et donc les devises des grands exportateurs d’or noir, le Canada en tête.

En Chine, le PIB (+6.4% sur un an au T1), la production industrielle et les ventes aux détails surpassent les attentes des économistes, faisant souffler un vent d’espoir sur le commerce international et sur la croissance mondiale.

En Suisse, le Franc profite de l’appétit du risque ambiant pour reculer de façon remarquée. La monnaie helvétique est surévaluée et la Banque Nationale suisse ne compte pas relâcher la pression, a pourtant récemment déclaré Thomas Jordan, président de l’autorité monétaire. Le taux directeur stagne à un peu attractif -0.75% depuis le 15 janvier 2015.

Cette semaine, les cambistes surveilleront le communiqué et la conférence de presse de la Banque du Canada mercredi, laquelle sera imitée par l’institut d’émission japonais la nuit suivante. Vendredi sera dévoilée la première estimation de la croissance américaine au premier trimestre.

Graphiquement, l’Euro reste contenu par sa moyenne mobile à 50 jours et reprend la direction de ses points bas annuels. Tant que 1.1198 USD tient en clôture quotidienne, nous privilégions les ventes sur rebond.

De son côté, la Livre s’appuie désormais sur un ancien support à 1.2933 USD. Une opportunité de passer acheteurs alors que les risques qui pèsent sur la devise ont été écartés à court terme.

Après un long rallye initié depuis ses récents points bas, la paire EUR/CHF devrait en revanche temporiser. Tant que 1.1460 CHF est préservé en clôture quotidienne, les cours pourraient se replier vers 1.1317.



A quelques heures d’une annonce de la BoC, USD/CAD oscille autour de la fourchette haute d’un range de trois mois et demi. En manque de carburant, le couple pourrait toutefois se replier au contact de 1.3313 CAD, permettant au Loonie de rebondir dans le sillage des cours du pétrole.

Enfin, la paire USD/JPY reste coincée sous 112 JPY depuis plusieurs séances. Si celle-ci pourrait profiter de la prochaine réunion de la BoJ pour avancer en direction de 113.80 JPY, nous anticipons d’abord un repli vers 111 JPY pour mieux nous repositionner à l’achat.