Le Dollar américain profite avant tout d’une macroéconomie plus solide au sein de la première économie mondiale. Derniers chiffres en date, les commandes de biens durables et surtout la croissance au premier trimestre, ont largement battu leur consensus. Le PIB de l’Oncle Sam progresse en effet de +3.2% en rythme annualisé au T1 selon une première estimation, contre +2.2% attendu. Les dépenses des ménages avancent par ailleurs de +0.9% en mars, un niveau inédit en près de 10 ans. Seule ombre au tableau, l’inflation reste inférieure à la cible de la FED selon l’indicateur PCE (+1.5% sur un an).

A l’inverse les mauvaises nouvelles s’accumulent en Europe où la confiance des consommateurs déçoit tandis que le moral des entrepreneurs allemands recule au mois d’avril. Sur le front politique, les élections législatives en Espagne font toutefois souffler un vent d’espoir avant les européennes alors que le nouveau parti d’extrême droite Vox n’a pas obtenu un score aussi élevé qu’attendu.

Au Japon s’ouvre une période exceptionnelle de dix jours de congés et la banque centrale a révisé ses prévisions d’inflation, estimant désormais que sa cible de 2% ne sera pas atteinte avant encore trois ans. La BoJ précise ainsi qu’elle maintiendra ses taux à un niveau très bas sur une période prolongée au moins jusqu’au printemps 2022.

Enfin au Canada, l’autorité monétaire a accompagné son statu quo d’un discours légèrement plus accommodant qu’en mars, signalant qu’un taux directeur favorisant la croissance demeurait justifié.

Cette semaine, les cambistes surveilleront la croissance européenne mardi et le traditionnel rapport mensuel sur l’emploi américain vendredi. Sur le plan de la politique monétaire, la FED publiera son communiqué mercredi soir tandis que la Banque d’Angleterre publiera sa décision et son rapport d’inflation jeudi. Des statu quo sont toutefois largement attendus des deux côtés de l’Atlantique.

Graphiquement, l’Euro signe le mouvement le plus remarqué des dernières séances en inscrivant de nouveaux points bas en près de deux ans. Accélérant sous 1.1203, les cours ont trouvé davantage de soutien au contact de 1.1135 mais des ventes sur rebond s’imposent toujours alors que le scénario d’un retour vers 1.10 gagne désormais en crédibilité.



Si elle s’est provisoirement relâchée comme attendu, la paire EUR/CHF reste en revanche à proximité de ses points hauts annuels et une clôture quotidienne au-delà de 1.1450 ouvrirait la voie d’une accélération vers 1.1548 CHF.

Bien qu’il soit parvenu à enregistrer de nouveaux records annuels, le couple USD/JPY peine à évoluer durablement au-delà de 112.10 JPY. Le repli actuel pourrait en revanche offrir l’élan nécessaire pour rebondir plus nettement et finalement accélérer en direction de 113.60 JPY.

Enfin, USD/CAD tente une sortie de range par le haut mais semble toujours manquer de catalyseurs pour confirmer dans un contexte de hausse des cours du pétrole, plutôt favorable à une hausse de la devise canadienne. Sous 1.3494, nous restons à l’écart de la parité.