Alors que Pékin réfléchit à la meilleure façon de contre-attaquer face aux agressions douanières de Washington, la Maison-Blanche s’intéresse désormais au Mexique. L’exécutif américain a en effet mis le feu aux poudres en annonçant de nouvelles taxes sur les produits importés chez son voisin tant que les immigrés clandestins continueront de se ruer vers les Etats-Unis : 5% dès le 10 juin puis 5% de plus chaque mois jusqu’à atteindre la barre de 25% au mois d’octobre.

Victime collatérale d’un tel contexte, l’Allemagne exportatrice enregistre la première hausse de son taux de chômage en près de six ans. Richard Clarida, vice-président de la Réserve Fédérale, estime pour sa part qu’une baisse des perspectives économiques pourraient impliquer une politique plus accommodante de la banque centrale américaine, privant le Dollar de son habituel statut d’actif sûr.

Aux Etats-Unis justement, la progression du PIB au premier trimestre a été révisé en légère baisse selon une deuxième estimation (+3.1% en données annualisées) tandis que l’indicateur PCE, baromètre favori de la FED en matière d’inflation, se redresse légèrement (+1.6% sur un an).

En Europe, le torchon brûle entre l’UE et l’Italie. Bruxelles menace Rome d’une amende de 3,5 milliards d’euros pour non-respect des règles budgétaires. Galvanisé par sa victoire aux élections européennes, le vice-Premier ministre transalpin Matteo Salvini promet qu’il protègera son pays contre de telles sanctions financières. Selon la presse, il se dirait même prêt à mettre un terme à la coalition avec ses alliés du mouvement 5 étoiles s’il ne parvenait pas à appliquer sa politique.

Enfin au Canada, la banque centrale a entériné un statu quo largement attendu. Suite à un ralentissement temporaire, l’institution a fait état d’éléments de plus en plus nombreux suggérant une accélération de la croissance au T2.

Cette semaine, les cambistes s’intéresseront à l’annonce de la Banque d’Australie mardi alors qu’ils anticipent en majorité une baisse de taux de la RBA. Jeudi se tiendra la conférence de presse de la BCE en marge d’un statu quo très prévisible. Enfin, les Etats-Unis dévoileront leur traditionnel rapport mensuel sur l’emploi vendredi.

Graphiquement, tous les rebonds techniques de l’Euro offrent des opportunités de passer vendeurs. Entre 1.1190 et 1.1304 USD, nous visons un retour vers 1.1130 puis une potentielle accélération vers 1.10 USD.

Si le Pound enregistre de nouveaux points bas depuis le flash krach du 3 janvier dernier, il sauve néanmoins l’essentiel en se maintenant au-dessus de 1.2515 USD. Les acheteurs viennent par ailleurs à manquer sur le marché retail et une respiration semble s’imposer à court terme, tant contre le Dollar que face aux principales devises du marché.

Perturbé par la récente dégringolade des cours du pétrole dont le Canada est un grand exportateur, le Loonie peine à profiter de l’optimisme de sa banque centrale et la paire USD/CAD poursuit sa tendance haussière, avec un retour vers 1.3632 en ligne de mire.



Dans le camp des valeurs refuges, comme souvent le Franc suisse et le Yen s’en sortent le mieux. EUR/CHF enregistre de nouveaux points bas depuis juillet 2017 tandis que USD/JPY évolue dans ses plus faibles niveaux depuis mi-janvier. En cas d’accalmie dans les relations internationales, ces paires feraient office de parfaits candidats à un rebond technique, vers 1.1287 puis 1.1369 CHF pour la première, vers 109.90 JPY pour la seconde.