Des volumes amoindris pendant les fêtes, un jour férié au Japon et un warning d’Apple, première capitalisation boursière au monde, ont en effet déclenché de violents mouvements sur les devises la semaine passée.

La firme à la pomme stigmatise notamment la baisse de la demande chinoise pour justifier un mauvais Noël et une révision en baisse de ses prévisions trimestrielles. Un avertissement qui illustre les travers des politiques protectionnistes chères à Donald Trump qui s’emploie depuis sa prise de fonction à torpiller les accords commerciaux que les Etats-Unis ont passé avec d’autres grandes puissances comme la Chine, deuxième puissance mondiale, son premier client hors continent américain et son premier créancier.

Le Yen, traditionnel bénéficiaire de l’aversion au risque a ainsi soudainement progressé face à l’ensemble de ses concurrents. A l’inverse, le Dollar australien, particulièrement sensible aux signaux de ralentissement en Chine, s’est écroulé en quelques minutes, jusqu’à près de 8% face à la devise japonaise, avant de finalement récupérer l’intégralité du terrain perdu dans les heures qui ont suivi.

Le Franc suisse, autre valeur refuge prisé sur les changes, est resté calme, comme un signe supplémentaire que l’autorité monétaire helvétique veille au grain pour défendre les exportateurs locaux.

Cette semaine les cambistes surveilleront mercredi une décision de politique monétaire au Canada, où l’hypothèse d’une nouvelle hausse de taux fait désormais débat. Un discours du président de la Banque d’Angleterre et la publication des minutes de la FED animeront également les échanges le même jour. Jerome Powell s’exprimera à son tour à Washington jeudi tandis que le dernier pointage de la hausse des prix à la consommation aux Etats-Unis sera dévoilé vendredi.

Graphiquement, l’Euro teste une nouvelle fois la solidité de sa résistance à 1.1476 USD. Les investisseurs particuliers basculent côté vendeurs tandis qu’un franchissement d’un tel seuil en clôture quotidienne ouvrirait la voie d’un potentiel retour vers 1.1624 USD.



De façon presque symétrique, le Pound, provisoirement épargné par les mauvaises nouvelles sur le front du Brexit, tente de s’affranchir d’un seuil à 1.2779 afin de flirter à nouveau avec un seuil-clé à 1.2876 USD. Les ¾ des traders particuliers investis sur la paire sont vendeurs.

Comme attendu, la paire EUR/CHF a profité des récentes secousses sur le marché pour rallier 1.1192 mais la réaction acheteuse fut quasi-immédiate et très probablement initié par la BNS elle-même. Difficile de prendre position dans pareil contexte alors que l’Histoire nous a déjà montré qu’agir dans le sillage d’une banque centrale ne pouvait systématiquement être assimilé à une idée lumineuse.

Enfin, le soudain sursaut du Yen a permis aux opérateurs de procéder à leur premier bilan cardiaque annuel lors du flash krach de la nuit du 2 Janvier, presque entièrement compensé depuis. En faisant d’abord céder un support psychologique à 110 JPY pour 1 Dollar, les cours ont contribué à assécher davantage la liquidité côté acheteur billet vert, entrainant une chute de 400 points du couple USD/JPY en seulement quelques minutes, soit un retracement de l’ensemble du rallye entamé en mars dernier. Sous 110.30 JPY, la paire reste vulnérable.