Au Royaume-Uni d’abord, l’UE a logiquement rejeté les dernières propositions de Boris Johnson, regrettant que quelques arrangements facilement révocables se substituent à une vraie solution. Selon une source britannique, un coup de fil entre le Premier ministre et la Chancelière Angela Merkel laisserait penser qu’un accord est « pratiquement impossible » à ce stade. Si le fantasque pensionnaire du 10 Downing street agite toujours le chiffon rouge du no deal, une loi votée à Westminster l’empêche désormais de mettre ses menaces à exécution. Par ailleurs, la fuite d’un document juridique mentionnant que le chef du gouvernement britannique demandera un report du Brexit, faute d’accord d’ici le 19 octobre, confirme qu’un tel scénario demeure le plus probable.

Du côté des relations sino-américaines, l’atmosphère se tend déjà sous l’impulsion de la Maison-Blanche, avant même que les officiels n’aient eu l’occasion de se rasseoir à la table des négociations. Washington a notamment annoncé une série de sanctions à l’encontre de 28 organisations gouvernementales et commerciales chinoises, accusées de mener une « campagne de répression » contre une minorité musulmane de l’ouest du pays. Ou quand l’islamophilie de Donald Trump s’exprime enfin. Si Pékin a promis des représailles, elle a également tenté de calmer le jeu en affirmant être ouverte à un accord partiel si Trump renonce à imposer de nouveaux tarifs douaniers sur les importations du géant asiatique. D’un camp à l’autre, les attentes semblent pourtant toujours très opposées et il serait très surprenant que ce nouveau round de tractations aboutisse à une fin heureuse.

Aux Etats-Unis, la publication du compte-rendu du FOMC (minutes) montre que le banque centrale américaine s’inquiète toujours de façon marquée des conséquences de la rivalité entre les deux premières puissances mondiales. Depuis cette réunion de septembre, les indicateurs ISM, en très net repli, ont contrasté avec le taux de chômage, au plus bas depuis 1969 (3.5%). Bien que Jerome Powell estime la situation « positive », en particulier grâce aux deux baisses de taux réalisées l’été dernier, 80% du marché table désormais sur un nouvel assouplissement de la FED dès la fin du mois.

Les minutes de la BCE sont désormais particulièrement attendues ce jeudi alors que les cambistes surveilleront également un discours de Mark Carney, gouverneur de la Banque d’Angleterre, ou encore le niveau des prix à la consommation outre-Atlantique. Le Brexit et la reprise des discussions entre la Chine et les Etats-Unis s’octroieront également l’attention des investisseurs au cours des prochains jours.

Graphiquement, l’Euro consolide mais reste parfaitement contenu par sa première résistance à 1.1002, ainsi que par sa moyenne mobile à 20 jours. Nous restons vendeurs sur rebond, d’abord aux cours actuels puis potentiellement au contact de 1.1143, et nous visons toujours un retour vers 1.0727 USD à moyen terme.

Pénalisé par le Brexit, le Pound échoue en revanche à se maintenir au-delà de 1.2341 USD et la paire EUR/GBP s’apprécie de nouveau. Nous restons cependant convaincus de l’improbabilité d’une sortie sans accord et nous tenons prêts à acheter le cable au contact de 1.2181 puis 1.2019 USD. Même chose face à l’Euro où un cours au-delà de 0.90 ressemble à une opportunité de vente.

Du côté des valeurs refuges, la paire USD/JPY profite de l’idée d’un accord partiel entre Pékin et Washington pour se replacer entre 106.80 et 107.80. Nous sommes cependant toujours baissiers sur la paire au moment où les vraies négociations vont reprendre. Tant que 108.40 tient en clôture, nous envisageons un retour vers 104.80 JPY.

Enfin le test critique des 1.0996 s’est soldé par un premier échec pour le couple EUR/CHF, lequel semble toutefois toujours bénéficier d’un important support au-dessus de 1.0823, niveau au-delà duquel nous restons positifs.

A noter que lorsque la volatilité baisse dans les échanges, comme ce fut le cas au cours des dernières séances sur la plupart des paires majeures, une majorité de traders a tendance à augmenter ses tailles de transaction tout en resserrant ses stops pour compenser le manque à gagner. Une situation classique qui présage souvent de sorties de range explosives.