Dans le dossier que plus personne ne parvient à suivre tout d’abord, Theresa May a formellement réclamé à Bruxelles un report du Brexit du 12 avril au 30 juin. Donald Tusk, président du Conseil, préconise plutôt une extension flexible d’un an maximum, à condition que Londres revoie sa stratégie. Mais la Première ministre britannique garde le cap et espère toujours faire passer son accord en force à Westminster, un texte déjà rejeté trois fois par le Parlement. Pourtant si le divorce n’est pas prononcé d’ici le 22 Mai, le Royaume-Uni devra réélir des députés européens. L’occasion pour le fin diplomate Jacob Rees-Mogg, député conservateur eurosceptique de la première heure, de prévenir : « si nous sommes contraints de rester dans l’UE, nous devrons en être le membre le plus difficile possible ».

Sur le front de la guerre commerciale, le Financial Times révèle que l’essentiel des différends sino-américains ont été résolus mais que les discussions se poursuivent sur les modes de vérification de l’application de l’entente. Donald Trump estime que les deux grandes puissances sont « très proches de signer un accord », un refrain toutefois déjà entendu à plusieurs reprises au cours des derniers mois.

Côté macro, le secteur des services américain déçoit les attentes en mars selon l’indicateur ISM mais les inscriptions hebdomadaires au chômage reculent à leur plus bas niveau depuis 1969 dans la première économie mondiale. Le rapport mensuel sur l’emploi de l’Oncle Sam montre par ailleurs un net rebond des embauches en mars (+196k), malgré un taux de chômage stable (3.8%) et un ralentissement de la croissance des salaires (+0.1% d’un mois sur l’autre).

Rien qui ne puisse néanmoins venir bousculer les plans de la FED alors que la banque centrale américaine temporise tandis que Donald Trump, ignorant sciemment l’indépendance des institutions, l’appelle à stimuler l’économie en baissant les taux.

Cette semaine, mercredi sera la journée-clé. En Europe, les cambistes surveilleront le sommet extraordinaire dédié au Brexit ainsi que le communiqué et la traditionnelle conférence de presse de la BCE. De l’autre côté de l’Atlantique, les Etats-Unis dévoileront le niveau de la hausse des prix à la consommation au mois de mars tandis que la Réserve Fédérale publiera le compte-rendu de sa dernière réunion (minutes de la FED).

Graphiquement, l’Euro reste sous pression à proximité de ses plus bas niveaux depuis mi-2017. Au sein d’une tendance baissière sur tous les horizons, les stops concentrés sous 1.1198 USD sont désormais menacés par l’approche de la réunion de la BCE.

De son côté, la Livre évolue toujours sans direction, tiraillée entre les incertitudes persistantes et la possibilité d’un accord autour du Brexit. Excluant toujours l’improbable scénario d’un no deal, nous privilégions les achats sur repli, de préférence au contact de 1.2933 USD.

Enfin, le Yen profite des espoirs autour d’une entente commerciale entre Pékin et Washington pour se relâcher, la paire USD/JPY s’appuyant sur un support à 109.90 pour rebondir au contact de 111.90. Alors que 90% des positions retail sont vendeuses, un franchissement de cette résistance en clôture quotidienne ouvrirait la voie d’une accélération vers 103.80 JPY.