Aux Etats-Unis d’abord, Donald Trump accuse une nouvelle fois l’Europe et la Chine de manipuler leur devise tout en reprochant à la Réserve Fédérale de ne pas employer les mêmes méthodes en matière d’assouplissement monétaire. « Si la FED baissait les taux d’intérêt, nous serions comme une fusée », a-t-il déclaré dans une formulation en ligne avec le personnage.

Si un coup de pouce monétaire de la banque centrale américaine fin juillet, soit une baisse d’un quart de point du loyer de l’argent, ne semble plus faire de doute, les investisseurs s’interrogent sur les projets de l’institution à moyen terme. En ce sens, le dernier rapport mensuel sur l’emploi, plutôt solide, ne plaide pas pour un cycle de plusieurs actions consécutives. L’Oncle Sam a créé 224k emplois au mois de juin, contre 160k attendu, tandis que la participation au marché du travail (population active) a augmenté.

En Europe, l’annonce d’une probable accession de Christine Lagarde à la tête de la BCE au mois d’octobre n’a pas eu d’impact significatif sur les cours. Celle qui vient de quitter ses fonctions de Directrice du FMI devrait en effet s’inscrire dans la continuité de la politique accommodante actuelle de Francfort.

Sur le plan politique, la situation s’apaise en Italie après que le gouvernement a indiqué viser un déficit proche de 2% du PIB en 2019, contre +2.4% ciblé auparavant. La macroéconomie chancelle en revanche toujours dans la région après une nouvelle désillusion pour le secteur manufacturier allemand. Les commandes industrielles ont trébuché au mois de mai outre-Rhin (-2.2%), décevant les attentes des économistes.

Au Royaume-Uni, Boris Johnson dispose toujours d’une très large avance dans la course au 10 Downing Street face à son ultime adversaire Jeremy Hunt. Le successeur de Theresa May sera connu le 23 Juillet prochain.

Au Mexique, le ministre modéré des Finances Carlos Urzua a claqué la porte, dénonçant le virage « extrémiste » emprunté actuellement par la politique économique de son pays.

Cette semaine les cambistes surveilleront avant tout l’audition de Jerome Powell au Congrès mercredi et jeudi en quête d’indices quant à la stratégie de la banque centrale américaine pour le reste de l’année. Ce mercredi sera par ailleurs le théâtre d’une annonce de politique monétaire au Canada, où un statu quo est attendu, ainsi que de la publication des minutes de la dernière réunion de la FED. Enfin, jeudi et vendredi seront dévoilés les chiffres de l’inflation US pour le mois de juin (respectivement CPI et PPI).

Graphiquement, l’Euro reste pressé à la baisse malgré l’anticipation d’une baisse de taux de l’autre côté de l’Atlantique. Sous 1.1238, la monnaie unique s’est ouvert la voie vers davantage de momentum avec 1.1130 en ligne de mire. Nous privilégions toutefois les ventes sur rebond.

Le Pound poursuit sa dégringolade, passant sous 1.25 USD et s’échangeant dans ses plus bas niveaux depuis le 3 janvier dernier. La paire EUR/GBP franchit également 0.90 pour la première fois depuis le 11 janvier et une respiration de la devise britannique pourrait s’imposer.

La paire USD/JPY poursuit pour sa part son rebond sur fond de trêve dans le conflit commercial. Après avoir effacé 108.60, le prochain test se situe autour de 109.20. En cas de franchissement de ce seuil en clôture quotidienne, un retour vers 110.60 constituerait de nouveau un scénario crédible.

Enfin le Peso souffre des tensions politiques qui agitent le Mexique et un rebond du billet vert au contact de 19,4952 MXN pourrait se dessiner, comblant ainsi le gap qui s’était formé le mois dernier après l’accord sur l’immigration.