13 juin (Reuters) - L'action Twenty First Century Fox grimpe mercredi à Wall Street, le feu vert de la justice au rachat de Time Warner par AT&T ayant déclenché des spéculations sur une offre imminente de Comcast pour la plupart des actifs que Fox a déjà accepté de vendre à Walt Disney.

Comcast pourrait officialiser dans les prochaines heures son offre qui devrait être en numéraire et supérieure à celle toute en actions de 52 milliards de dollars (44 milliards d'euros) de Disney.

L'action Fox prend 7,5% dans cette perspective vers 16h00 GMT.

Craig Moffett, analyste chez Moffett Nathanson, note que le l'avis du juge Richard Leon favorable à la fusion AT&T-Time Warner ouvre la voie à une offre de Comcast pour les actifs de Rupert Murdoch, mais estime que Disney devrait sortir vainqueur de la bataille.

"Nous continuons à penser que Disney a le dessus en termes de bilan, de coût de la dette, de fonds propres et de logique industrielle dans la bataille boursière avec Comcast", dit-il.

Le câblo-opérateur a confirmé en mai préparer une offre en numéraire et supérieure à l'offre de Disney mais a ajouté attendre l'issue du procès intenté par le département de la Justice contre le projet de rapprochement entre AT&T et Time Warner.

L'opération de 85 milliards de dollars a été autorisée mardi sans condition par le juge Leon.

Les spéculations sur d'autres opérations de concentration dans les télécoms et les médias profitent aussi à Sprint, CBS et Discovery, dont les titres gagnent entre 1,7% et 4,1%.

Time Warner progresse de son côté de plus de 3%.

La tendance à la consolidation dans le secteur des médias trouve son origine dans la menace que font peser sur le secteur des groupes comme Netflix et Alphabet qui vendent du contenu en ligne directement aux utilisateurs.

Le titre d'AT&T perd en revanche plus de 5% à ce stade, certains analystes s'inquiétant du montant de la dette de Time Warner qui sera prise en charge par l'opérateur télécoms.

"Time Warner aura un impact positif sur le compte de résultats d'AT&T, au moins au début, mais négatif sur le bilan", souligne Craig Moffett, du cabinet d'études Moffett Nathanson, qui est passé à "vendre" sur le titre. "Le nouvel AT&T aura une dette incroyable de 249 milliards de dollars."

Ce rachat, dette incluse, sera la quatrième plus importante opération jamais réalisée dans le monde des télécoms, des médias et du divertissement, selon Thomson Reuters.

Mais l'analyste de Cowen and Co, Gregory Williams, estime que la réaction à la baisse du titre n'est que temporaire.

"Une fois passée la volatilité technique, nous attendons une hausse du titre car la finalisation fournira probablement un nouveau catalyseur aux investisseurs, dont environ 1,5 milliard de dollars de synergies de coûts anticipées", dit-il. (Laharee Chatterjee à Bangalore, Juliette Rouillon pour le service français, édité par Véronique Tison)