PARIS (Reuters) - Wall Street est attendue dans le vert jeudi et les Bourses européennes progressent à la mi-journée, les marchés d'action étant tirés essentiellement par les compartiments de l'industrie et du luxe après deux séances consécutives de baisse liée aux inquiétudes sur l'inflation et à la conjoncture économique.

Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en hausse de 0,41% pour le Dow Jones, de 0,55% pour le Standard & Poor's 500 et de 0,70% pour le Nasdaq.

À Paris, le CAC 40 prend 1,07% à 6.487,3 vers 11h30 GMT. À Francfort, le Dax avance de 0,78%.

L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 monte de 0,49%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 0,77% et le Stoxx 600 de 0,51%.

La Bourse de Londres est fermée jusqu'à lundi en raison des célébrations du jubilé de platine de la reine Elizabeth II, ce qui limite les volumes d'échanges sur les marchés.

La tendance positive sur les marchés d'actions reste fragile, les investisseurs redoutant qu'une accélération du resserrement monétaire des banques centrales, face à une inflation galopante, débouche sur une récession.

Les statistiques des prix à la production dans la zone euro, publiées jeudi par Eurostat, montrent un ralentissement de la hausse à 1,2% en avril d'un mois sur l'autre mais en rythme annuel l'indicateur affiche une croissance de 37,2% après une progression de 36,8% en mars.

"Ces hausses vont se répercuter au moins partiellement sur les prix à la consommation. Cela prend normalement entre huit et 12 mois, ce qui signifie que les prix à la consommation resteront très probablement à des niveaux élevés pendant au moins huit à 12 mois", explique Teeuwe Mevissen, économiste pour la zone euro chez Rabobank.

Aux Etats-Unis, où l'inflation évolue à un sommet de 40 ans, James Bullard, le président de la Réserve fédérale de St Louis, a estimé mercredi qu'il était prématuré de considérer que la hausse des prix avait atteint un plafond. Les prix à la consommation aux Etats-Unis pour le mois de mai seront publiés la semaine prochaine.

En attendant, les investisseurs prendront connaissance dans la journée des résultats de l'enquête mensuelle ADP sur l'emploi privé et des chiffres hebdomadaires des inscriptions au chômage.

VALEURS EN EUROPE

En Europe, la quasi totalité des compartiments du Stoxx 600 évoluent dans le vert, la consommation (+1,02%) et l'industrie (+0,63%) étant parmi les meilleurs performances. L'énergie (-0,67%), à l'opposé, accuse la plus forte baisse, des sources ayant indiqué que l'Opep cherche à compenser la baisse de la production russe. TotalEnergies cède 1%, Shell 1,2%, Eni 0,3% et Equinor 1,8%.

Dans le compartiment du luxe, LVMH, Hermès, Kering, L'Oreal et Richemont avancent de 1,9% à 3,4%.

Dans l'actualité des entreprises, Saint-Gobain, en tête du CAC 40, gagne 3,6% à la faveur d'une confirmation de ses prévisions de résultats, tandis que Rémy Cointreau (+0,9%) est porté par des résultats annuels supérieurs aux attentes.

SAS prend 2,2% en réaction à une information de presse selon laquelle un groupe d'investisseurs étrangers prépare une offre d'achat sur la compagnie scandinave.

TAUX

Les rendements obligataires poursuivent leur hausse, toujours soutenus par des anticipations de relèvement des taux des banques centrales pour contrer une inflation galopante.

Les marchés monétaires tablent désormais sur une hausse de 120 points de base des taux de la Banque centrale européenne d'ici la fin de l'année contre 105 points la semaine dernière.

Le rendement du Bund allemand à dix ans, référence pour la zone euro, gagne près de trois points de base à 1,231%, au plus haut depuis juillet 2014, tandis que son équivalent américain se traite à 2,9076% (+2,3 points).

CHANGES Le dollar, qui a atteint en début de séance un plus haut depuis le 11 mai contre le yen à 130,23, recule de 0,32% face à un panier de devises de référence.

L'euro, en profite, prenant 0,45% à 1,0692 dollar après deux séances de baisse.

Le franc suisse, porté par les statistiques des prix à la consommation qui montrent une accélération de l'inflation en mai, a touché un plus haut d'un mois face à la monnaie unique européenne, à 1,0222.

PÉTROLE

Le marché pétrolier repart dans le rouge, deux sources au sein de l'Opep ayant indiqué que l'organisation cherche à compenser la baisse de la production de pétrole russe, qui a chuté d'environ un million de barils par jour (bpj) à la suite des sanctions occidentales contre Moscou.

Le baril de Brent cède 2,61% à 113,36 dollars et celui du brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 2,55% à 112,29 dollars.

(Rédigé par Claude Chendjou, édité par Kate Entringer)

par Claude Chendjou