(Actualisé avec autres déclarations sur Ascoval)

PARIS, 4 novembre (Reuters) - Emmanuel Macron, appelé par le président de la région des Hauts-de-France Xavier Bertrand (ex-Les Républicains) à sortir du "déni" sur la question de la sécurité, s'en prend aux "gens qui sont dans l'opportunisme", dans une interview au Courrier Picard, à L’Union et à la Voix du Nord à paraître lundi.

"Il y a beaucoup d’élus qui aujourd’hui se voient un destin national. C’est légitime", estime le chef de l'Etat dans cet entretien accordé en amont de son "itinérance mémorielle" dans le nord et l'est de la France à l'occasion du centenaire de la fin de la Première Guerre Mondiale.

"Il y a aussi beaucoup de gens qui sont dans l’opportunisme. Je leur laisse leur opportunisme et leur agitation", ajoute-t-il. "Je ne suis pas dans l’opportunisme, je suis dans l’action. Je ne suis pas dans la démagogie, je suis dans les solutions."

Dans une interview au Journal du Dimanche, Xavier Bertrand, qui accueillera le chef de l'Etat dans sa région à partir de mercredi, l'avait invité à sortir "du déni concernant la sécurité" et d'échanger "vraiment avec les concitoyens, sans leur faire la leçon".

Il estimait également qu'Emmanuel Macron doit se rendre sur le site de l'aciérie Ascoval de Saint-Saulve (Nord), menacée de fermeture - une visite qui à ce stade n'est pas au programme de l'itinérance selon l'Elysée.

"Il y a eu tellement de changements de pied de l'Etat sur ce dossier que ce serait bien que le président de la République affirme sa position aux salariés ou à leurs représentants", soulignait Xavier Bertrand.

L'aciérie Ascoval et ses 280 salariés ont obtenu le 31 octobre un nouveau sursis avec un accord entre l'Etat, les collectivités, les représentants des salariés et son repreneur potentiel pour donner suite à une offre remaniée du groupe franco-belge Altifort.

Les protagonistes du dossier se sont donné jusqu'à début décembre pour viabiliser cette offre qui ne dépend plus de Vallourec, l'ancien propriétaire du site, s'agissant de son futur carnet de commandes et des financements nécessaires, estimés entre 150 et 200 millions d'euros.

"Il y a un vrai travail à faire pour consolider ces débouchés, trouver des partenaires et des financements", indique Emmanuel Macron dans son interview. "Je ne dis donc pas que c’est acquis, mais la situation est aujourd’hui bien plus consolidée qu’il y a quelques semaines. J’ai demandé au gouvernement de tout faire pour trouver une solution sur ce site."

"Je suis le premier à dire lorsqu’un site industriel n’a pas d’avenir. Je l’ai fait en un autre temps pour Whirlpool à Amiens Et on a trouvé une solution de reprise et une autre option de développement", poursuit-il. "Là, je pense qu’il peut y avoir un avenir pour le site d’Ascoval". (Marine Pennetier, édité par Sophie Louet)