(Avec autres déclarations de Castaner, derniers paragraphes)

PARIS, 11 janvier (Reuters) - Le ministre de l'Intérieur a averti vendredi les "Gilets jaunes" qu'ils seraient désormais considérés comme complices des violences partout où leurs manifestations dégénèreront, à la veille d'un nouveau samedi de mobilisation à haut risque.

Les autorités anticipent un regain de mobilisation et craignent une radicalisation "plus affirmée" à Paris et en province lors de ce neuvième samedi de manifestations depuis le début du mouvement le 17 novembre.

Interrogé par le site internet BRUT, Christophe Castaner dit avoir fait jusqu'ici systématiquement la différence "entre ceux qui portent une revendication sociale" et les casseurs.

"Je ne fais pas l'amalgame. Mais je ne dis pas non plus que ce ne sont que les ultras qui cassent", ajoute-t-il. "Il y a des femmes, des hommes, emportés dans le mouvement des Gilets jaunes, qui viennent pour la confrontation, pour la casse."

Il a dit avoir des informations montrant qu'il y aurait de nouveau, selon toute vraisemblance, des débordements violents samedi : "Je sais que beaucoup, aujourd'hui, s'arment pour venir dans les manifestations avec la volonté de casser."

"Ceux qui appellent aux manifestations demain savent qu'il y aura de la violence", souligne-t-il. "Et donc ils ont leur part de responsabilité. Demain, ceux qui viennent manifester dans des villes où il y a de la casse qui est annoncée savent qu'ils seront complices de ces manifestations-là."

Christophe Castaner avertit aussi les manifestants que le dispositif de maintien de l'ordre déployé samedi sera "déterminé et puissant".

"Nous avons fait le choix (...), à la demande du président, d'avoir demain à la fois une grande mobilisation de nos forces mais aussi des méthodes différentes de présence, de mobilité", a-t-il déclaré un peu plus tard, lors d'une rencontre avec des CRS en région parisienne.

"Nous souhaitons demain qu'il y ait un effet de sidération par votre capacité à être présents, à intervenir (...) et à faire en sorte que ceux qui viendront vous provoquer soient immédiatement interpellés", a-t-il ajouté à l'adresse de ses interlocuteurs. "Ceux qui pensent que à quelques milliers de personnes on peut mettre en cause nos institutions se trompent." (Sophie Louet et Emmanuel Jarry, édité par Yves Clarisse)