PARIS, 22 avril (Reuters) - Un an après l'élection d'Emmanuel Macron, Transparency International France dresse un bilan "mitigé et contrasté" de l'action de son gouvernement en matière d'éthique et de transparence de la vie publique, estimant que les mesures déjà adoptées "ne sont pas suffisantes".

Dans un rapport publié dimanche, l'organisation salue notamment la "loi confiance", adoptée dès l’été 2017, qui encadre notamment les embauches de collaborateurs parlementaires et renforce le contrôle des frais de mandat des élus.

Mais elle ajoute aussitôt qu'elle "ne saurait à elle seule réconcilier durablement les Français avec leurs représentants" et appelle pour cela l'exécutif à replacer ces questions "en haut de l'agenda politique".

"Si les premières pierres ont bien été posées, il ne faudrait pas que le chantier s’arrête brusquement. Si l’éthique et la transparence ne redeviennent pas des priorités politiques, le risque est clair : échouer à rétablir la confiance des Français envers leurs représentants", déclare Marc-André Feffer, président de Transparency International France.

Dans l'immédiat, elle indique que son principal point de vigilance est le projet de réforme constitutionnelle qui devrait être présenté début mai.

Transparency International France appelle notamment de ses voeux "une réforme ambitieuse de l’indépendance de la justice, afin de mettre fin à la suspicion d’interférence politique dans les dossiers judiciaires".

Elle sera également attentive "aux contours de la réforme du non-cumul des mandats dans le temps", une mesure qui doit selon elle "s’appliquer pleinement dès les prochaines élections et à tous les échelons de la vie politique."

Elle déplore "l’absence de débat public sur la question du financement de la vie politique, en particulier des campagnes présidentielles", un sujet qu'elle juge "urgent de mettre à l’agenda des réformes".

Transparency International regrette encore "plusieurs renoncements" par rapport aux promesses de campagne du candidat Macron, le première étant l'enterrement du principe du casier judiciaire vierge obligatoire pour se présenter à une élection.

Elle cite aussi le "retour en arrière" sur la régulation du lobbying, le gouvernement ayant décidé d’exclure les associations à objet cultuel du registre des représentants d’intérêts. "Alors que ce premier outil d’encadrement se met progressivement en place, pourquoi réduire son champ d’application ?", demande-t-elle.

Le rapport de Transparency International France https://bit.ly/2vCUpsF

(Yann Le Guernigou, édité par Eric Faye)