Le Premier ministre Jean Castex semble ouvert à l'idée de reporter l'application de la réforme de l'assurance chômage au-delà du 1er septembre, a déclaré vendredi le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger.

L'entrée en vigueur de nouvelles règles en application de la réforme, initialement prévue au 1er avril, a été reportée au 1er septembre en raison de l'épidémie de nouveau coronavirus en France.

"On demande son abandon mais on a senti chez le Premier ministre hier une ouverture pour dire 'on peut la décaler' en attendant de voir ce que seront vraiment (...) les conséquences de cette crise sanitaire sur l'explosion des chiffres du chômage", sur FranceInfo.

"Il ne fallait pas l'appliquer au départ parce qu'elle était profondément injuste et elle sanctionnait beaucoup les demandeurs d'emplois. Maintenant, en plus, elle est totalement inadaptée, donc il faut la repousser dans l'application (...). Ce qui m'intéresse, c'est que les demandeurs d'emplois, au 1er septembre, ne se voient pas appliquer des règles qui les sanctionneraient", a-t-il ajouté.

Ces déclarations interviennent au lendemain d'une première journée de rencontres entre le nouveau Premier ministre et l'ensemble des partenaires sociaux - qui se poursuivent vendredi - pour évoquer, outre la réforme de l'assurance chômage, le plan de relance de l'économie, le chantier des retraites ou encore celui de l'autonomie.

Laurent Berger a en outre déclaré vendredi que la CFDT allait signer le projet d'accord du "Ségur de la Santé", qui prévoit une augmentation mensuelle de 183 euros pour le personnel hospitalier non soignant et des engagements en matière d'embauches.

Sur BFM TV, le ministre de la Santé Olivier Véran a déclaré que le gouvernement avait trouvé un accord avec la majorité des syndicats médicaux.

"Je ne pense pas que tous les syndicats signeront", a-t-il dit. "Ce que je peux vous dire, c'est qu'hier (jeudi) soir, nous sommes tombés d'accord avec la majorité des syndicats médicaux sur le projet d'accord. J'attends qu'ils me confirment leur validation."

(Benjamin Mallet, édité par Jean-Stéphane Brosse)