PARIS, 4 juin (Reuters) - Un millier de personnes, dont les députées La France insoumise Clémentine Autain et communiste Elsa Faucillon ainsi que l'écrivain François Bégaudeau, prônent un "big bang de la gauche" dans une tribune publiée mardi dans Le Monde.

"Nous invitons au débat partout pour la construction d’un cadre de rassemblement politique et citoyen, avec l’objectif de participer activement à la réussite de cette invention à gauche que nous appelons de nos voeux", écrivent les signataires, qui prennent acte des résultats des élections européennes du 26 mai. "Nous savons la difficulté de l’entreprise. Mais elle est indispensable."

"Le pire serait de continuer comme avant, de croire que quelques micro-accords de sommet et de circonstance pourraient suffire à régénérer le camp de l'émancipation, que l'appel à une improbable "union de la gauche" à l'ancienne serait le sésame", peut-on lire dans cette tribune signée par un millier de citoyens, élus, militants, artistes et intellectuels.

Le scrutin européen a confirmé l'émiettement de la gauche, qui totalise 31,7% des voix, mieux qu'à la présidentielle de 2017, si l'on compte les 13,47% d'Europe Ecologie-Les Verts emmené par Yannick Jadot, arrivé en troisième position.

Le 26 mai, La France insoumise a divisé par trois son score de la présidentielle à 6,31% tandis que le duo Parti socialiste-Place publique a frôlé l'élimination, à 6,19%. Le mouvement Génération.s de Benoît Hamon a fait 3,27% et le Parti communiste 2,49%, sous la barre des 5% nécessaires pour envoyer des députés au Parlement de Strasbourg.

L'échec de son camp a amené la députée Clémentine Autain à marquer sa différence avec la ligne représentée par Jean-Luc Mélenchon, déplorant notamment "une logique de clash" consistant à "penser qu'avec le bruit et la fureur on va parler davantage au monde populaire" et à "s'appuyer sur le ressentiment davantage que sur la transparence."

Ses collègues Eric Coquerel et Danièle Obono ont renvoyé pour leur part à une réunion de LFI prévue fin juin.

"C'est une chute de tension, c'est une élection européenne qui n'a jamais souri à notre espace politique", a déclaré Eric Coquerel sur BFM TV. "Un accident, on peut en mourir si on ne prend pas les bonnes décisions, si on ne fait pas les correctifs nécessaires. Mais faisons-les ensemble".

Ancien candidat à la présidentielle devenu président du groupe LFI à l'Assemblée nationale, Jean-Luc Mélenchon a fait savoir sur son blog qu'il ne s'exprimerait pas avant l'installation des députés européens à Strasbourg, jeudi.

(Elizabeth Pineau, édité par Yves Clarisse)