PARIS, 5 mars (Reuters) - Les principaux syndicats de fonctionnaires, à l'exception de la CFDT, ont snobé mardi une réunion sur la réforme de la fonction publique autour du secrétaire d'Etat Olivier Dussopt, qui leur a donné un délai supplémentaire pour proposer des amendements.

La CGT, Force ouvrière, l'Unsa, la Fédération autonome de la fonction publique et Sud ont boycotté cette réunion du Conseil supérieur de la fonction publique de l'Etat (CSFPE), à Bercy.

Ils avaient adopté la même stratégie à l'occasion du Conseil supérieur de la fonction publique territoriale (CSFPT) le 27 février, à l'exception de l'Unsa, ou encore celui de la fonction publique hospitalière (CSFPH), le 4 mars.

Ils comptent récidiver lors de la séance du Conseil commun de la fonction publique (CCFP) prévue mercredi, où doivent être déposés de nouveaux amendements.

"Après constatation d'un défaut de quorum (mardi-ndlr), le secrétaire d'État a informé les participants que la séance ne pouvait se tenir", précisent dans un communiqué les services de Bercy, qui prévoient de convier à nouveau les organisations la semaine prochaine.

Le ministère avait également fixé une nouvelle séance pour le CSFPT au 18 mars et estimé que par cette "réouverture exceptionnelle d’un nouveau délai d’amendements", Olivier Dussopt démontrait "sa disponibilité mais aussi sa volonté de poursuivre le dialogue et la concertation avec les représentants des organisations syndicales".

Selon un communiqué de la CGT, le boycott "matérialise le rejet du projet de loi fonction publique tant dans le calendrier qui traduit le mépris du gouvernement pour la démocratie sociale que dans son contenu de recul social".

Les autres syndicats à l'origine du boycott ont fait valoir des arguments similaires.

A l'inverse, les représentants de la CFDT ont fait le choix de "participer aux séances et marquer leurs désaccords, en votant unanimement contre à la première convocation, puis, lors de la deuxième, en s’exprimant et en continuant à défendre leurs amendements pour infléchir le projet de loi du gouvernement".

Au-delà de ces divergences tactiques, les syndicats dénoncent tous ce projet de réforme, qui a officiellement pour but de simplifier les instances de représentation du personnel, et permettre un recours accru aux contractuels, entre autres.

Le calendrier est serré : le gouvernement prévoit de présenter le texte en conseil des ministres au plus tard début avril afin de le faire adopter au Parlement avant l'été.

Selon la secrétaire générale de la CFDT-Fonctions publiques, Mylène Jacquot, il n'est pas nécessaire d'obtenir un quorum pour les deuxièmes séances en conseils supérieurs. Le gouvernement pourra donc poursuivre le processus d'examen du texte avant sa présentation en conseil des ministres. (Caroline Pailliez avec Simon Carraud, édité par Elizabeth Pineau)