(Actualisé avec députés LaRem et Corbière, derniers paragraphes)

PARIS, 20 novembre (Reuters) - Le parquet de Paris a ouvert mardi une enquête préliminaire pour faire la lumière sur l'origine de 144.000 euros de dons reçus en 2017 par La République en marche (LaRem), le parti d'Emmanuel Macron, a-t-on appris de source judiciaire.

C'est un signalement de la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques, daté du 12 novembre, qui a justifié l'ouverture de cette procédure, précise-t-on de même source, confirmant une information d'Europe 1.

En examinant les justificatifs de recettes remis par l'association du financement de LaRem, la Commission n'a pu retracer la provenance de dons effectués par chèques, virements et paiements électroniques.

Ces faits sont "susceptibles de constituer une infraction à la législation sur la transparence de la vie publique", dit-on également de source judiciaire.

Sollicité par Reuters, le parti présidentiel n'a pas réagi dans l'immédiat à ces informations.

Les investigations ont été confiées à l'Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF).

Plusieurs grands partis font l'objet d'enquêtes distinctes sur le financement de leurs activités, notamment le Rassemblement national (ex-Front national), le MoDem de François Bayrou et La France insoumise de Jean-Luc Mélenchon.

"Il y aura aussi des perquisitions à domicile ? Le fichier des adhérents et donateurs sera confisqué aussi ? Ou bien ce sera ouvertement deux poids deux mesures ?", a écrit ce dernier sur Twitter, dans une allusion à des perquisitions houleuses menées le mois dernier contre son mouvement.

"On parle de choses qui ressemblent un peu à ce qui nous est reproché et il serait quand même logique qu'En Marche se voit dans une telle situation, sans quoi il y aurait une suspicion dans le pays qui amènerait à penser que le parti du président n'est pas traité comme l'opposition. Donc on va voir", a renchéri à l'Assemblée un autre député LFI, Alexis Corbière.

Le député LaRem de Paris Pierre Person y voit quant à lui "la preuve que la justice est indépendante dans notre pays".

Florian Bachelier, député LaRem avocat de formation, veut laisser oeuvrer la justice.

"Ça vaut pour Marine Le Pen, pour Jean-Luc Mélenchon, pour [le député LR] Éric Woerth. Ça vaut pour tout le monde en réalité : il faut laisser la justice faire son travail", a-t-il dit à la presse dans les couloirs du Palais-Bourbon.

"S'il y a une instruction il y aura une instruction, s'il y a une enquête il y aura une enquête, s'il y a une condamnation il y aura une condamnation et si elle est définitive je viendrai la commenter". (Simon Carraud avec Elizabeth Pineau, édité par Yves Clarisse)