PARIS, 25 mai (Reuters) - A la veille des élections européennes, quelque 12.500 "Gilets jaunes" ont manifesté samedi en France, dont 2.100 à Paris, pour dénoncer la politique sociale du gouvernement, soit le plus bas niveau de mobilisation en six mois, selon les chiffres du ministère de l'Intérieur.

La manifestation parisienne, partie du cimetière du Père-Lachaise dans le 20e arrondissement pour arriver à la basilique du Sacré-Coeur, s'est déroulée dans le calme, hormis quelques tensions en fin d'après-midi sur la place de la République.

A Amiens, ville d'origine d'Emmanuel Macron, quelque 1.200 personnes ont manifesté dont une centaine de "black blocs" et environ 600 personnes "au comportement hostile", a écrit la préfecture de la Somme dans un communiqué.

De nombreux projectiles ont été jetés contre les forces l'ordre qui ont répondu par du gaz lacrymogène et des dégradations ont été commises contre des établissement bancaires et des compagnies d'assurance. Vingt-sept personnes ont été interpellées, précise la préfecture.

Le mouvement, qui en est à sa 28e semaine de mobilisation, connaît un déclin continu depuis la première grande journée de manifestation, le 17 novembre, qui avait réuni près de 300.000 personnes.

La semaine dernière 15.500 participants ont manifesté dans toute la France, dont 1.600 à Paris, selon les autorités. Il s'agissait déjà de la plus faible mobilisation depuis six mois.

Emmanuel Macron, qui a présenté le 25 avril de nouvelles mesures pour augmenter le pouvoir d'achat des Français, a appelé la semaine dernière à la fin de la contestation, estimant qu'il fallait maintenant traduire les revendications dans les urnes à l'occasion des élections européennes.

"Il y a là une élection qui permet à nos concitoyens de s'exprimer sur les sujets européens. Il y en aura ensuite chaque année sur les sujets locaux, puis il y aura des élections présidentielle et législatives", a dit le chef de l'Etat.

Les mesures annoncées en décembre et en avril pour apaiser la colère des "Gilets jaunes" représentent un coût de 15 milliards d'euros, dont cinq milliards de baisse d'impôts. (Caroline Pailliez, avec Emmanuel Jarry et Inti Landauro, édité par Jean-Stéphane Brosse)