L'agence de notation constate toutefois que la note s'appuie sur une économie solide, saine et diversifiée, sur des institutions qui ont fait leur preuves et enfin sur une stabilité macro-financière qui a elle aussi été éprouvée.

La France jouit également de conditions de financement très avantageuses au sein de la zone euro et a accès à des marchés de capitaux très liquides et très actifs, en tant que l'une des grandes puissances économiques de la zone euro.

Mais la dette publique reste très élevée, de 97% du PIB fin 2017, alors que la médiane en catégorie "AA" est de 38%, observe Fitch, et sa réduction prendra du temps, en raison notamment du transfert de la dette de la SNCF, qui atteindrait 35 milliards d'euros (1,6% du PIB) d'ici 2022.

Au vu des hypothèses retenues par Fitch, cette dette publique restera supérieure à 90% du PIB durant la prochaine décennie, c'est pourquoi les risques qui y sont associés resteront permanents pendant une période prolongée.

L'agence pense que la tendance à la décrue du chômage se poursuivra, malgré un coup d'arrêt ponctuel observé au premier trimestre avec un taux de chômage de 8,9%, et que ce dernier tombera à 8% d'ici 2020.

"Toutefois, ce taux de chômage reste encore plus élevé que les médianes de 5,2% et 5,5% pour (les catégories de notes) 'AA' et 'AAA' respectivement", écrit Fitch.

L'agence voit enfin la croissance ralentir progressivement à 1,8% en 2019 et à 1,6% en 2020 après 2,0% en 2018.

Si l'ambitieux programme de réformes structurelles du président Emmanuel Macron peut sensiblement augmenter le potentiel de croissance, chiffrer son impact, dans les premières étapes de sa mise en oeuvre, reste cependant très incertain, poursuit Fitch.

"La gestion prudente de la dette par la France permet d'atténuer le risque d'une dette publique élevée", conclut Fitch, qui observe par ailleurs que les déficits courants de la France sont modérés.

La France est également notée "AA" avec une perspective stable par Standard & Poor's.

Moody's note la France "Aa2", un rang équivalent à "AA" mais a relevé sa perspective à "positive" début mai

(Wilfrid Exbrayat pour le service français)