* L'OFCE plus optimiste sur les premières années du quinquennat

* Une politique budgétaire peu restrictive

* Du mieux sur le front du commerce extérieur

PARIS, 18 octobre (Reuters) - L'économie française devrait profiter pleinement en 2017 et les années qui viennent des effets positifs de la politique d'offre mise en place sous François Hollande avant que ceux des réformes du nouveau gouvernement se fassent sentir, estime l'OFCE (Observatoire français des conjonctures économiques).

Dans ses dernières prévisions présentées mercredi, l'institut table sur une croissance de 1,8% cette année pour la France, puis de 1,7% l'an prochain et de 1,9% en 2019.

Il fait preuve de plus d'optimisme qu'en juillet, dans sa première évaluation des perspectives du quinquennat, quand il tablait sur un PIB en hausse de 1,5% cette année et en 2018, puis de 1,7% en 2019.

L'OFCE rejoint ainsi les attentes de l'Insee pour cette année et celles du gouvernement pour 2018 mais se situe 0,2 point au-dessus du scénario du projet de loi de programmation des finances publiques (PLPFP) pour 2019.

Pour 2017, il souligne que les facteurs qui avaient plombé l'activité en 2016, pour l'essentiel la baisse du tourisme après les attentats islamistes de Paris et Nice, la mauvaise récolte céréalière et les perturbations liées aux manifestations contre la loi Travail ont disparu.

L'économie est en mesure "de profiter pleinement des effets positifs des politiques d'offre instituées sous la présidence Hollande", à commencer par le crédit d'impôt compétitivité emploi (CICE), et bénéficie aussi de l'effet d'entraînement des autres économies européennes, estime l'OFCE.

L'année 2018 se présente sous les mêmes auspices, à la nuance près que la consolidation des finances publiques, même si elle est de faible ampleur, et les choix budgétaires du gouvernement devraient coûter 0,2 point de croissance au PIB.

L'institut juge sur ce point que des mesures comme la baisse des aides au logement et des contrats aidés, l'effort programmé sur les dépenses de santé, la hausse de la CSG et de la fiscalité écologique et du tabac auront un effet plus négatif sur le PIB que les baisses de prélèvements annoncées.

LE COMMERCE EXTÉRIEUR NE PÈSERAIT PLUS COMME AVANT

Un même impact de -0,2 point est attendu sur l'activité en 2019 malgré une politique budgétaire un peu plus restrictive.

Si elle évitera de casser l'activité par une consolidation budgétaire trop forte, à l'inverse des premières années du précédent quinquennat, la politique du nouveau gouvernement ne permettra qu'une réduction lente du déficit public.

Il reviendrait à 2,9% du PIB cette année, puis 2,6% en 2018 et 2,9%, soit quasiment la même trajectoire que celle du PLPFP qui suffira à faire rentrer la France dans les clous du pacte de stabilité européen.

L'OFCE s'attend à des meilleures nouvelles sur le front du commerce extérieur, le principal responsable des retards de croissance accumulés par la France vis-à-vis de ses pairs européens depuis début 2014.

Pour Mathieu Plane, économiste à l'OFCE, l'écart s'est fait pour l'essentiel sur les exportations, parce que les industriels exportateurs ont profité des mesures de politique d'offre d'abord pour redresser leur situation financière.

"Il y a eu un redressement très fort, de plus de cinq points, du taux de marge du secteur exportateur français", explique-t-il, "mais ça ne s'est pas traduit en compétitivité prix parce que ça n'a pas été répercuté dans les coûts". Et d'éventuels effets positifs sur la compétitivité hors prix ne se feront sentir que dans le temps.

Il reste que les exportations françaises accélèrent à nouveau et que le commerce extérieur ne contribue plus négativement en moyenne à la croissance depuis trois trimestres.

"Les marges des industriels sont revenues à des niveaux historiquement élevés et on a une demande adressée à la France qui accélère (...) Le commerce extérieur, qui était un point noir, ne va plus peser de la même façon", prédit Mathieu Plane.

Les prévisions de l'OFCE http://bit.ly/2hOlWNw (Yann Le Guernigou, édité par Yves Clarisse)