PARIS, 18 juin (Reuters) - Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a défendu vendredi une posture "diversifiée" à l'égard de la Chine, estimant que Pékin était à la fois un partenaire, un compétiteur et un adversaire.

"Il faut avoir à l'égard de la Chine une posture diversifiée. La Chine, ce n'est pas l'ennemi du G7. La Chine, c'est trois choses en même temps, c'est pour cela qu'il faut essayer d'avoir une appréciation relativement pondérée de ces trois éléments", a-t-il déclaré sur BFMTV/RMC.

Les dirigeants du G7 ont vivement critiqué cette semaine Pékin dans la déclaration finale de leur sommet.

"La Chine, c'est d'abord, un partenaire. On ne pourra pas faire l'accord sur le climat sans la Chine. On ne pourra pas engager une vraie réforme de l'Organisation mondiale de la santé sans la Chine. On ne pourra pas agir sur la préservation de la biodiversité sans la Chine. C'est un partenaire. Il faut jouer avec elle", a insisté le chef de la diplomatie française.

Jean-Yves Le Drian estime parallèlement que la Chine est un compétiteur économique et technologique avec lequel il faut compter. Il invite toutefois la Chine à respecter les règles de l'Organisation mondiale du Commerce (OMC), dont elle fait partie.

"La Chine, c'est aussi un adversaire car la Chine développe un modèle politique qui n'est pas le nôtre, un modèle qui refuse la démocratie, des règles de droit", a poursuivi Jean-Yves Le Drian. "Voyez par exemple ce qui se passe auprès des Ouighours. A cet égard, nous sommes dans l'opposition, l'hostilité", a-t-il dit.

"Il faut jouer à la fois sur les trois" points, a expliqué Jean-Yves Le Drian. "Les USA mettent plus le curseur sur le dernier point. Et nous nous mettons le curseur sur les trois", a-t-il souligné, estimant nécessaire de se montrer ferme contre la Chine quand il le faut.

L'Union européenne (UE) a décidé en mars de sanctionner plusieurs responsables chinois pour atteintes aux droits de l'homme, ce qui constituait les premières représailles contre la Chine depuis un embargo sur les armes décrété en 1989 après la répression du mouvement démocratique de la place Tiananmen. (Claude Chendjou, édité par Blandine Hénault)