PARIS, 12 novembre (Reuters) - Le gouvernement a décidé d'instaurer des primes pour une soixantaine d'officiers généraux des armées françaises au "niveau de responsabilité particulièrement élevé", selon un décret datant du 8 novembre dévoilé lundi par La Tribune.

Publié au Journal officiel samedi - durant les commémorations du centenaire de l'armistice de 1918 et alors que le budget de la Défense est de nouveau au centre d'une controverse -, ce décret crée "une indemnité spécifique de haute responsabilité".

Elle est composée d'une part fixe, versée mensuellement, prenant "en considération les responsabilités afférentes à ces emplois dans la conduite des politiques publiques de Défense", et d'une part variable, versée annuellement, "liée aux résultats dans l'exercice de ces fonctions", est-il précisé.

Le montant attribué au titre de la part fonctionnelle peut être révisé tous les trois ans, et, le cas échéant, à l'occasion de tout changement d'emploi.

Selon La Tribune, le chef d'état-major des armées, le général François Lecointre, pourrait ainsi toucher une prime annuelle de 50.000 euros, dont 31.000 euros de part variable.

Pour les chefs d'état-major Terre, Marine, Air, l'indemnité s'élèverait à 43.000 euros dont 23.000 euros de part variable. Soixante-et-un officiers seraient ainsi concernés.

"Le jour où le gouvernement va supprimer plusieurs centaines de millions d'euros aux équipements militaires. A chacun d'apprécier", a commenté sur Twitter le député (Les Républicains) François Cornut-Gentille, rapporteur spécial des crédits de la Défense.

L'élu devait défendre lundi soir, dans le cadre de l'examen à l'Assemblée du projet de loi de finances rectificative 2018, un amendement demandant l'annulation des "ouvertures et annulations de crédits au sein de la mission 'Défense' afin que le gouvernement revienne au cadre fixé par la LPM, à savoir le financement interministériel des surcoûts au titre des opérations extérieures et missions intérieures".

Le collectif budgétaire 2018, présenté mercredi dernier en conseil des ministres, prévoit quelque 400 millions d'euros supplémentaires pour les opérations extérieures de l'armée française mais annule l'équivalent en crédits de réserve, ce qui revient à faire supporter au seul ministère des Armées la charge des Opex, en contradiction avec la loi de programmation militaire (LPM) 2019-2025. (Sophie Louet, édité par Yves Clarisse)