PARIS, 13 juillet (Reuters) - Emmanuel Macron a assuré samedi que la singularité du métier de militaire serait prise en compte dans la réforme des retraites, dont les cahots et les perspectives financières inquiètent dans les rangs des armées.

Jean-Paul Delevoye, Haut commissaire chargé de la réforme des retraites - qui vise à l'instauration d'un système universel à points en 2025 - doit présenter ses orientations la semaine prochaine au chef de l'Etat.

L'intégration du régime des militaires, qui cotisent au régime de la fonction publique d'Etat même si la majorité sont des contractuels avec des bonifications très spécifiques, s'est avérée l'une des difficultés de l'entreprise au fil des négociations.

"Il ne faut pas raisonner en termes de normes administratives, ou par comparaison, de manière technocratique", a déclaré samedi le président lors d'un discours au ministère des Armées, pour la traditionnelle réception en l'honneur des troupes qui défileront sur les Champs-Elysées le 14 Juillet.

"L'état militaire est un état singulier et cette singularité nous oblige à tracer un chemin propre, balisé par le statut militaire, qui prévoit une juste compensation aux contraintes, aux sujétions qui s'imposent à vous", a-t-il souligné, dans une volonté manifeste de conciliation après les tensions budgétaires qui ont dominé son entrée en fonctions en 2017.

"La singularité du métier militaire et les exigences du modèle d'armée, une armée tournée vers les opérations, seront prises en compte dans les réformes à venir, notamment celle du système de retraites", a assuré Emmanuel Macron.

"Les pensions militaires relèvent d'abord de la condition militaire et d'un contrat passé entre la Nation et ses armées", a-t-il ajouté.

Dans un entretien publié vendredi dans Le Monde, le général François Lecointre, chef d'état-major des armées, dit attendre que "le système soit plus juste pour les jeunes soldats aux contrats courts".

"Nous serons attentifs aux détails. Mais il faut également imaginer des incitations à rester pour les cadres de 40 à 50 ans, très compétents, pour lesquels nous subissons des tentatives de débauchage permanentes du secteur privé", dit-il.

Les personnels de l'armée ne sont pas soumis à un âge légal de départ à la retraite. C'est la durée de service qui compte dans le calcul de la pension.

La ministre des Armées, Florence Parly, a maintes fois assuré qu'elle oeuvrait "à la sensibilisation" de Jean-Paul Delevoye au défi singulier des retraites militaires. (Sophie Louet, édité par Myriam Rivet)