PARIS, 21 juin (Reuters) - La ministre du Travail a défendu jeudi la directive européenne sur le congé parental dont les ambitions ont été revues à la baisse, à la demande, entre autres, de la France.

Muriel Pénicaud participait au Conseil EPSCO (Emploi, politique sociale, santé et consommateurs) qui regroupe, au Luxembourg, les ministres chargés de l'emploi, des affaires sociales, de la santé et de la protection des consommateurs de tous les États membres de l'Union européenne.

Le conseil a adopté trois textes pour assurer une meilleure coordination des systèmes de sécurité sociale, dont la directive concernant l'équilibre entre vie professionnelle et vie privée.

Cette directive prévoit un congé de paternité d’au moins dix jours, un congé parental de quatre mois pour chaque parent dont un mois et demi indemnisé ainsi qu'un congé d'aidant familial, dont les niveaux de rémunération seront déterminés par chacun des Etats membres.

Elle proposait initialement que ces congés soient payés au moins à hauteur des indemnités maladie, une proposition jugée "insoutenable" en avril par Emmanuel Macron.

"On ne peut pas dire que c'est un recul", a déclaré Muriel Pénicaud à la presse à l'issue de la réunion, expliquant que chaque système ne permettait pas de telles indemnisations.

"La France, c'est un des pays (...) qui a choisi un congé parental le plus long. On peut aller jusqu'à trois ans, dont un an indemnisé. Dans la plupart des pays, le congé parental et surtout l'indemnisation est beaucoup plus courte", explique-t-elle. Pour ces pays, il est donc plus facile d'offrir des rémunérations plus élevées.

"[Certains pays] arbitrent pour quelque chose de très court et d'autres plus long. C'est un équilibre d'ensemble et ça ne peut pas se décider au niveau européen de façon précise".

Les deux autres textes adoptés par le conseil portent sur les conditions d'information des salariés, notamment à l'embauche, et l’indemnisation des demandeurs d’emploi frontaliers avec notamment la garantie que "le chômage, s’il survient sera indemnisé là où les cotisations auront été payées".

"L’adoption de ces textes est une étape importante pour une Europe mieux disante: nous avons créé des droits nouveaux pour les citoyens européens et nous aurons demain des droits communs à l’ensemble de nos concitoyens européens", a ajouté Muriel Pénicaud. (Caroline Pailliez, édité par Jean-Philippe Lefief)