PARIS, 18 juin (Reuters) - La Cour de cassation a rejeté mardi un recours de Nicolas Sarkozy et de son avocat Thierry Herzog contre le réquisitoire du parquet national financier (PNF) demandant leur renvoi devant un tribunal correctionnel pour corruption et trafic d'influence.

Les juges d'instruction chargés du dossier avaient suivi en mars 2018 ce réquisitoire et ordonné le renvoi de l'ex-chef de l'Etat et de son conseil en correctionnelle sans attendre l'issue de ce recours.

Nicolas Sarkozy est soupçonné d'avoir cherché à obtenir de l'ancien avocat général à la Cour de cassation Gilbert Azibert des informations confidentielles sur une affaire le concernant en échange d'un coup de pouce pour sa nomination à Monaco.

La justice avait fait placer deux téléphones utilisés par Nicolas Sarkozy sur écoute en septembre 2013, dans le cadre d'une enquête sur des accusations de financement libyen de sa campagne électorale en 2007, pour lesquelles il a été mis en examen et placé sous contrôle judiciaire.

Les enquêteurs étaient tombés sur des conversations entre Nicolas Sarkozy, qui utilisait le pseudonyme "Paul Bismuth", et Me Thierry Herzog.

Ces écoutes montraient que les deux hommes étaient bien renseignés sur une procédure devant la Cour de cassation dans un autre dossier visant Nicolas Sarkozy : des soupçons d'abus de faiblesse aux dépens de la milliardaire Liliane Bettencourt, pour lesquels il a finalement bénéficié d'un non-lieu.

La justice s'appuie aussi sur des écoutes impliquant Me Thierry Herzog et Gilbert Azibert, tous deux également renvoyés en correctionnelle dans cette affaire.

La Cour de cassation a également rejeté mardi une requête de Gilbert Azibert demandant l'annulation de l'ordonnance le renvoyant devant un tribunal correctionnel.

Elle doit encore statuer sur un ultime recours de Nicolas Sarkozy et de son avocat contre cette même ordonnance.

L'ancien chef de l'Etat, qui a pris sa retraite politique après sa défaite lors de la primaire de la droite en 2016, est menacé d'un autre procès, pour financement illégal de sa campagne présidentielle de 2012.

Le Conseil constitutionnel a estimé en mai dernier que rien ne s'opposait à ce qu'il soit jugé dans cette affaire dite "Bygmalion". (Emmanuel Jarry, édité par Elizabeth Pineau)