PARIS, 4 décembre (Reuters) - Le ministre de la Santé,
François Braun, a dit dimanche qu'il ne souhaitait pas pour
l'instant rendre obligatoire le port du masque dans les
transports en commun, malgré les alertes des scientifiques face
à la concomitance des épidémies de Covid-19, de la grippe et de
la bronchiolite.
"Je fais appel à la responsabilité. Je ne suis pas favorable
de manière générale à la coercition (...). Je fais confiance aux
Français", a-t-il dit sur BFMTV.
La France se trouve depuis quelques jours dans une situation
"compliquée", dit-il, en raison de la propagation du virus de la
bronchiolite, qui sature en ce moment les services pédiatriques,
la montée en puissance du virus de la grippe, bien présent déjà
dans l'ouest de la France, et l'accélération de la propagation
du coronavirus.
Vendredi, Santé publique France a alerté sur une hausse des
actes de SOS Médecins et des passages au urgences liée à des cas
de Covid-19.
Cette accélération a amené certains scientifiques, comme la
présidente du comité de veille et d'anticipation des risques
sanitaires, Brigitte Autran, au Journal du Dimanche, ou encore
l'Académie nationale de médecine, à appeler à renouer avec le
port du masque dans les lieux clos.
Les services d'hospitalisation pour les adultes ne sont
toutefois pas encore saturés pour nécessiter le retour de
l'obligation du port du masque, dit le ministre de la Santé, qui
dit surveiller de près l'évolution des trois épidémies.
Le pic de l'épidémie de bronchiolite devrait être atteint
prochainement, a-t-il dit. Et le virus de la grippe semble bien
réagir au vaccin proposé cette année, a-t-il ajouté.
François Braun conseille donc pour l'instant "très fortement
le port du masque" et appelle les Français à renforcer les
gestes barrière et la vaccination.
Pour l'instant, seuls 7,2% des 60-79 ans et 9,4% des 80 ans
et plus avaient reçu un rappel adapté au variant Omicron (10,0%
et 11,3% respectivement chez les éligibles), selon des données
de Santé publique France publiée vendredi.
"C'est largement insuffisant", dit le ministre.
(Caroline Pailliez)