PARIS, 18 novembre (Reuters) - Le Premier ministre, Edouard Philippe, a assuré dimanche soir avoir entendu la "colère", la "souffrance" et le "sentiment d'abandon" exprimés par le mouvement des "Gilets jaunes" en France mais a réaffirmé que son gouvernement ne changerait pas de cap.

"J'entends ce que disent les Français, mais je vois le cap, je n'en change pas et j'essaye de trouver les bonnes solutions pour intégrer ce que les Français ont dit et je crois qu'ils veulent plus d'accompagnement dans leur vie quotidienne, dans leur vie réelle, et c'est ce que nous allons faire", a-t-il dit sur France 2, au soir d'une deuxième journée de mobilisation des "Gilets jaunes".

"Le mouvement des 'Gilets jaunes' s'est exprimé de façon très claire, (...) mais je dis aussi qu'un gouvernement qui changerait de pied en permanence, qui zigzaguerait au gré des difficultés, il ferait ce qu'ont fait beaucoup trop de gouvernements par le passé et il ne conduirait pas la France là où elle doit être conduite", a-t-il insisté.

"Le cap que nous avons fixé est le bon, nous allons le tenir", a-t-il affirmé, précisant que la taxe carbone serait maintenue.

Le chef du gouvernement a dit comprendre le "ras-le-bol fiscal" et assuré que le taux de prélèvements obligatoires aurait baissé à l'issue du quinquennat.

Quant à l'appel du secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, à une conférence pour "un pacte social de la conversion écologique", Edouard Philippe l'a écarté. "Je ne crois pas que les 'Gilets jaunes' veulent une grande conférence" avec les organisations politiques et syndicales. (Sophie Louet)