WASHINGTON, 22 février (Reuters) - Marion Maréchal-Le Pen a prononcé jeudi un discours aux résonances trumpiennes devant les conservateurs américains, à Washington, où elle a dénoncé en anglais la mainmise supposée de l'Union européenne sur la France et la place de l'islam.

La nièce de Marine Le Pen est sortie de la réserve médiatique à laquelle elle s'astreint depuis les législatives de 2017 en acceptant l'invitation du Conservative Political Action Conference (CPAC), grand-messe annuelle de la droite américaine.

"Je ne me sens pas offensée quand j'entends le président Donald Trump dire 'l'Amérique d'abord' (America first en anglais-NDLR)", a-t-elle lancé à la tribune, où elle a succédé notamment au vice-président américain, Mike Pence.

"En réalité, je veux que l'Amérique passe d'abord pour les Américains, je veux que le Royaume-Uni passe d'abord pour les Britanniques et je veux que la France passe d'abord (France first) pour les Français", a poursuivi Marion Maréchal-Le Pen sous les applaudissements.

Pendant dix minutes, elle a prononcé un discours conforme aux thèmes habituels du Front national, à la fois contre la construction européenne - "la France n'est plus libre aujourd'hui" - et l'immigration.

"Après 40 ans d'immigration massive, (...) la France est en train de se métamorphoser de fille aînée de l'Eglise en petite nièce de l'islam et le terrorisme n'est que le sommet de l'iceberg", a-t-elle déclaré.

La petite-fille de Jean-Marie Le Pen comme le FN n'ont pas voulu donner de sens politique à cet aller-retour aux Etats-Unis mais, dans les faits, l'ancienne figure de proue de la frange conservatrice, toujours populaire auprès de la base militante, a fait là une forme de rentrée.

Parallèlement, elle a publié une tribune dans l'hebdomadaire Valeurs actuelles pour défendre son projet d'école de sciences politiques présentée comme un futur laboratoire des droites.

Pour sa part, Marine Le Pen s'efforce toujours de tourner la page de la page de la présidentielle et du débat de l'entre-deux-tours, qu'elle-même a reconnu comme "raté". (Bureau de Washington, Simon Carraud pour le service français, édité par Yves Clarisse)