PARIS (Agefi-Dow Jones)--L'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) prévoit un ralentissement de la croissance en France en 2019 à 1,3%, après 1,7% l'année dernière, dans un contexte d'incertitudes économiques accrues sur le plan national comme international, selon sa dernière note de conjoncture publiée jeudi.

Au niveau de la zone euro, l'Insee anticipe un ralentissement de la croissance en 2019, à 1,2% après 1,9% en 2018. Le produit intérieur brut (PIB) de la zone euro a crû de 0,4% au premier trimestre, une croissance qui devrait ralentir à 0,3% au deuxième trimestre puis se maintenir à ce niveau sur les deux trimestres suivants.

Dans l'ensemble, "le contexte international paraît moins porteur que l'an dernier et le commerce mondial continuerait de ralentir : l'issue des différentes négociations commerciales en cours est sans cesse repoussée, et l'on ne peut exclure à ce stade ni la perspective d'un Brexit 'dur' ni celle d'une escalade protectionniste américaine", prévient l'Insee.

L'Insee a confirmé son estimation d'une croissance de 0,3% en France au deuxième trimestre. Sur le troisième et le quatrième trimestre, la hausse du PIB devrait se maintenir à 0,3%, estime l'institut de statistiques. Au premier trimestre, la croissance s'est affichée à 0,3%, soit 0,1 point de pourcentage de moins que ce que l'Insee prévoyait en mars dernier, même si "le climat des affaires ainsi que la confiance des ménages se sont redressés début 2019, après avoir touché un point bas en décembre 2018, au coeur de la crise sociale", note l'Insee.

"Si 2018 a surtout été portée comptablement par le commerce extérieur, l'année 2019 le serait davantage par la demande intérieure", souligne l'Insee dans son rapport intitulé "Entre risques commerciaux et soutiens budgétaires". Le commerce extérieur devrait même peser "légèrement" sur la croissance française en 2019, avec une contribution de -0,1 point contre +0,7 point en 2018, note l'Insee.

L'institut s'attend dans le même temps à ce que la consommation des ménages gagne en vigueur (+1,3% contre +0,9% l'an dernier), "dans le sillage de revenus dynamiques et d'une inflation contenue" sous 1,5%. L'inflation devrait atteindre 1,4% en décembre 2019. En moyenne annuelle, la hausse des prix à la consommation devrait ralentir en 2019 à 1,2%, après 1,8% en 2018.

L'investissement des entreprises devrait rester dynamique même s'il est attendu en qu'il décélère toutefois quelque peu.

Le rythme de la croissance en France devrait être "suffisant pour accentuer un peu le dynamisme des créations d'emploi", estime l'Insee. Pour l'institut, l'accentuation des créations d'emplois (241.000 créations nettes anticipées cette année contre 182.000 en 2018), conjuguée à l'érosion tendancielle de la population active, conduirait à la poursuite de la baisse "de l'ordre de 0,1 point par trimestre" du taux de chômage, pour s'établir à 8,3% en fin d'année", après 8,8% à la fin 2018. "Il atteindrait ainsi son plus bas niveau depuis 2008", souligne l'Insee.

-Alice Doré, Agefi-Dow Jones; +33 1 41 27 47 90; adore@agefi.fr ed: ECH

(Yves-Marc Le Reour, L'Agefi, a contribué à cet article)

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