Paris (awp/afp) - Le produit intérieur brut (PIB) a chuté de -5,3% au premier trimestre, a indiqué vendredi l'Insee, qui révise sa précédente estimation d'une baisse de -5,8% publiée fin avril.

"Cette révision inhabituellement forte s'explique par le remplacement de certaines estimations et extrapolations pour le mois de mars, très a?ecté par les mesures de con?nement" mises en place à partir du 17 mars, explique l'Institut national de la statistique dans un communiqué.

La chute du PIB a donc égalé celle enregistrée lors du deuxième trimestre de 1968, marqué par les grèves massives du mois de mai.

Elle confirme sans surprise l'entrée de la France en récession au premier trimestre, après le recul de -0,1% de l'activité du dernier trimestre 2019.

Dans cette note sur les résultats détaillés de l'économie française, les dépenses de consommation des ménages enregistrent notamment une "baisse inédite" de -5,6%, souligne l'Insee, illustrant les conséquences des fermetures de nombreux commerces.

C'est toutefois un peu moins que les -6,1% estimé fin avril.

Même chose du côté des entreprises, avec un investissement qui plonge de -10,5%, contre -11,8% dans la première estimation de l'Insee.

Au final, la demande intérieure contribue de -6 points à la baisse du PIB durant le premier trimestre (contre -6,6 points précédemment).

L'Insee a également revu légèrement à la hausse la contribution du commerce extérieur, qui a un impact nul sur le PIB, avec une diminution des importations (-5,7%) et des exportations (-6,1%) un peu moins élevée qu'estimé auparavant.

Enfin, les variations de stocks contribuent positivement, à hauteur de +0,6 points.

Sans surprise, le revenu disponible des ménages a reculé légèrement (-0,1%) sur ce premier trimestre. Si les salaires reçus par les ménages ont baissé avec le recours au dispositif de chômage partiel, cela a été "contrebalancé par une forte accélération des prestations sociales en espèces", explique notamment l'Insee.

La perte de pouvoir d'achat "reste limitée" à -0,4% (-0,5% par unité de consommation, c'est-à-dire au niveau individuel), note l'Insee.

Les ménages ont aussi favorisé l'épargne durant ce premier trimestre, avec un taux d'épargne qui grimpe à 19,6%, contre 15,1% au dernier trimestre de 2019.

Conséquence de ce recul de l'activité et des mesures prises pour soutenir les entreprises et les salariés, le déficit public "se dégrade fortement" au premier trimestre. Le besoin de financement des administrations publiques qui illustre la différence entre les recettes et les dépenses, augmente de 1,1 point à 4,8% du PIB, contre 3,7% au dernier trimestre 2019.

afp/buc