Paris (awp/afp) - La construction de logements neufs a un peu ralenti son rythme au deuxième trimestre, après avoir démarré l'année en fanfare, avec des mises en chantier en progression deux fois moindre que sur les trois premiers mois de l'année.

Selon les chiffres publiés vendredi par le ministère de la Cohésion des territoires, les mises en chantier de logements neufs ont progressé de 8,7% d'avril à juin en France, comparé aux trois mêmes mois de 2016, à 101.300 unités.

De janvier à mars, la hausse avait été de 18,5% sur un an.

De leur côté, les permis de construire ont augmenté de 10,4% à la même période, à 118.800, toujours sur un an, après avoir progressé de 15,9% le trimestre précédent, précise un communiqué.

Par type de logement, les mises en chantier de logements ordinaires affichent une croissance de 9,5% à 94.900, d'avril à juin.

Quant aux logements en résidence (pour séniors, étudiants), un segment de niche plus instable, ils ont reculé en revanche de 2% à 6.400, sur la même période.

Sur les douze mois écoulés à fin juin, le nombre de logements neufs commencés a progressé de 14,4% à 397.700 unités.

Les permis de construire ont vu leur nombre augmenter de 13,2% à 474.100, sur ces mêmes douze mois, selon les chiffres rendus publics par le ministère en charge du Logement.

"Il faut remonter 5 ans en arrière pour retrouver un tel niveau d'activité" en 12 mois, souligne auprès de l'AFP Alexandra François-Cuxac, présidente de la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI), pour qui la dynamique du secteur est "toujours positive".

"Toutefois, même s'ils restent bien orientés, les indicateurs du deuxième trimestre font apparaitre un ralentissement de la croissance du marché", constate-t-elle, avec une reprise qui "semble plafonner".

"Bien que symbolique, la barre des 400.000 logements mis en chantier sur 12 mois peine à être franchie", note Mme François-Cuxac.

D'avril à juin, la construction de logements a bénéficié d'une conjonction de facteurs toujours favorables: en premier lieu, des taux d'intérêt de crédit encore très bas, en dépit d'une légère remontée ces dernières semaines, qui permettent à nombre de ménages d'accéder à la propriété.

Ils se sont établis à 1,56% en moyenne au deuxième trimestre, selon l'observatoire Crédit Logement/CSA.

Dans ces conditions très favorables, les banques pourraient concéder cette année un volume record de crédits à l'habitat, aux alentours de 170 milliards d'euros - un montant en hausse de 8% sur un an.

Les ménages bénéficient également d'aides publiques à l'achat d'un logement, telles que le Prêt à taux zéro (PTZ) pour les accédants à la propriété et le dispositif fiscal Pinel - réservé aux investisseurs achetant un bien pour le louer - assouplies par l'Etat ces deux dernières années, pour en faire bénéficier un plus grand nombre de ménages.

Le secteur de l'immobilier neuf espère vivement voir ces deux aides publiques reconduites en 2018.

Elles doivent être maintenues "pour éviter une chute brutale des ventes" et "s'inscrire dans la durée pour éviter des effets de +stop & go+", plaide ainsi la présidente de la FPI, appelant à "des annonces rapides sur ce sujet pour pérenniser et renforcer l'activité".

Mardi, le ministre de la Cohésion des territoires Jacques Mézard s'est montré réticent à mettre un "arrêt brutal" au Pinel, expliquant que cela pourrait diminuer le nombre de mises en chantier de logements, et prônant "une solution équilibrée, sachant qu'(il) génère aussi des recettes fiscales".

afp/fr