Paris (awp/afp) - La croissance de l'activité du secteur privé en France s'est de nouveau tassée en octobre, toujours freinée par les pénuries, selon une estimation provisoire publiée vendredi par le cabinet IHS Markit.

L'indice Flash composite de l'activité globale s'est replié à 54,7 points en octobre, contre 55,3 points en septembre, atteignant son plus bas niveau depuis 6 mois, selon les données recueillies auprès d'un panel d'entreprises.

Un indice supérieur à 50 marque une expansion de l'activité tandis qu'un indice inférieur à 50 témoigne d'une contraction.

Si ce chiffre témoigne "d'un fort taux de croissance" de l'économie française, le tassement provient essentiellement des difficultés d'approvisionnements de l'industrie manufacturière, dont la production a décru en octobre, une première depuis janvier 2021.

"Alors que jusqu'à présent les pénuries d'intrants s'étaient principalement traduites par des hausses de prix, elles se répercutent désormais de manière tangible sur les niveaux de production et sur les carnets de commandes, les entreprises ne disposant pas de stocks nécessaires à la production de leurs biens manufacturés et les clients se trouvant obligés d'annuler ou de reporter leurs commandes", souligne Joe Hayes, économiste chez IHS markit, cité dans le communiqué.

Conséquence: le taux d'inflation des coûts a atteint son plus haut niveau depuis 17 ans, du fait du renchérissement des matières premières, de la hausse des coûts de carburant et des frais salariaux.

La croissance s'est aussi légèrement ralentie dans le bâtiment, tandis qu'à l'inverse, l'activité dans les services a nettement progressé en octobre, soutenant la progression générale de l'activité.

Les services bénéficient de l'assouplissement des restrictions de voyage et d'une croissance du volume de nouvelles affaires dans de nombreux secteurs, même s'il reste "très vulnérable à l'introduction de nouvelles mesures sanitaires", selon le cabinet.

"Parmi les divers scénarios de reprise décrits par différentes lettres de l'alphabet, il semble que la France s'oriente vers une reprise en K, caractérisée par un creusement des inégalités, notamment entre les secteurs d'activités", estime Joe Hayes.

afp/jh