Francfort (awp/afp) - La Bourse de Francfort perdait du terrain jeudi en matinée, les signaux dans l'ensemble positifs émis par les groupes allemandes ne rassurant pas tandis que l'euro a atteint son plus haut niveau face au dollar depuis janvier 2015.

A 07H55 GMT, l'indice vedette Dax reculait de 0,35% à 12.263,29 points tandis que le MDax des valeurs moyennes grappillait 0,05% à 24.939,05 points.

L'euro se rapprochait en début de matinée du cours de 1,18 dollar, au lendemain de la communication prudente de la Réserve fédérale américaine. Si celle-ci a laissé comme prévu ses taux inchangés, elle a aussi exprimé son inquiétude face à une inflation en manque de dynamisme. "Les investisseurs se demandent désormais s'il va encore y avoir une hausse des taux d'intérêts dans l'année", commente Milan Cutkovic, analyste chez AxiTrader.

Un euro fort a de quoi pénaliser les résultats à venir des entreprises allemandes, fortement exportatrices.

Publié en début de matinée, l'indice du moral des consommateurs allemands, toujours au beau fixe selon l'institut GfK, passait au second plan alors que la place Francfortoise digérait la pluie de résultats financiers trimestriels de poids lourds de la cote.

Sur le Dax, Allianz menait la danse en s'adjugeant 1,92%, à 183,05 euros. L'assureur a surpris agréablement en annonçant mercredi soir un résultat opérationnel trimestriel en hausse annuelle de 23% et en visant désormais le "haut de la fourchette" de sa prévision de bénéfice d'exploitation annuel établie à 10,8 milliards d'euros, à 500 millions d'euros près sauf gros imprévus.

Thorsten Wenzel, analyste de DZ Bank, saluait "un ensemble très solide de résultats préliminaires".

Tous les autres groupes ayant communiqué leurs résultats étaient dans le rouge.

Volkswagen (-1,06% à 135,15 euros) a légèrement relevé jeudi sa prévision de chiffre d'affaires pour 2017, après un deuxième trimestre venant confirmer sa vigueur, près de deux ans après l'éclatement du scandale du diesel. Mais ces annonces du numéro un mondial de l'automobile étaient éclipsées par les soupçons de cartel dans l'industrie automobile allemande.

Dans la chimie, BASF s'effritait de 1,83% à 79,84 euros. Le groupe a pourtant revu à la hausse jeudi ses ambitions annuelles après un deuxième trimestre conforme aux attentes.

De son côté, Bayer (-3,0% à 108,40 euros), en passe de racheter l'américain Monsanto, a comme attendu taillé dans ses prévisions annuelles en raison notamment de difficultés dans son activité de produits phytosanitaires au Brésil.

Deutsche Bank (-2,95% à 16,11 euros) a fait état d'un bond de son bénéfice net au deuxième trimestre, mais ce redressement est masqué par le net recul des recettes de la banque allemande en particulier dans la banque d'investissement.

Lanterne rouge provisoire du Dax, l'action de Deutsche Börse cédait 3,96% à 89,06 euros. L'opérateur de la Bourse de Francfort a publié mercredi soir un recul de 7% de son bénéfice net à 176 millions d'euros (+6% en ajusté), pour un chiffre d'affaires en hausse de 5% à 706 millions d'euros, soutenu par les activités de la chambre de compensation Clearstream et par la hausse du volume d'échange de produits dérivés. Pour l'ensemble de l'année, le groupe estime "encore possible" d'atteindre le bas de sa fourchette de prévisions, à condition que l'environnement de marché s'améliore.

jpl/esp/tho