par Marcela Ayres et Christian Kraemer

SAO PAULO, 1er mars (Reuters) - Les ministres des Finances des pays du G20 ont échoué jeudi à convenir d'un communiqué commun à l'issue de leurs discussions, du fait de divisions à propos des guerres dans la bande de Gaza et en Ukraine, qui ont nui aux efforts destinés à trouver un consensus sur le développement économique mondial.

Au lieu d'une déclaration commune, le Brésil, hôte de la réunion des ministres des Finances et des banquiers centraux du G20, a publié son propre résumé des discussions.

Une situation similaire s'était déjà produite l'an dernier lors de la présidence indienne du G20, mais New Delhi était quand même parvenu à rallier la majorité des pays derrière une condamnation de la Russie pour avoir envahi l'Ukraine.

Le document publié par le Brésil, qui ressemble à un projet de communiqué du G20 que Reuters avait pu consulter plus tôt cette semaine, met en avant les risques économiques provoqués par les "guerres et les escalades des conflits" tout en invitant à débattre de ces questions en d'autres lieux.

Il note aussi la probabilité d'un "atterrissage doux" de l'économie mondiale, avec un ralentissement de l'inflation sans récession majeure.

S'exprimant devant des journalistes, le ministre brésilien des Finances, Fernando Haddad, a déclaré que les divergences affichées la semaine dernière par les chefs de la diplomatie du G20 avaient "contaminé" les discussions sur l'aspect financier, nuisant aux efforts pour convenir d'une déclaration commune.

Des sources au fait de la question ont fait savoir que les représentants du G20 ont débattu jusqu'à tard jeudi soir de la rhétorique à utiliser dans le communiqué commun pour décrire les guerres, alors que la Russie et les puissances occidentales sont aux antipodes sur le sujet.

Les tensions géopolitiques ont plané sur la réunion de deux jours des ministres des Finances, affectant parfois le programme formel des discussions - comme les débats sur un seuil mondial de l'impôt sur la fortune, voulu par le Brésil. (Reportage Marcela Ayres et Christian Kraemer, avec Leika Kihara; version française Jean Terzian)