SCHLOSS ELMAU, Allemagne, 26 juin (Reuters) - Certains dirigeants du G7 font pression pour que soit reconnu le besoin de nouveaux financements pour investir dans les énergies fossiles, ont déclaré dimanche à Reuters deux sources, alors que les pays européens s'efforcent de diversifier leurs approvisionnements dans le contexte de la guerre en Ukraine.

Les délégations présentes au sommet annuel du G7 débattent pour savoir si une telle reconnaissance peut être rendue conforme à l'engagement de certains pays, lors de la COP26, de suspendre le financement de projets internationaux de combustibles fossiles d'ici fin 2022.

"(Il est) possible qu'il y ait une formule dans la déclaration selon laquelle les investissements dans les énergies fossiles devraient être possibles pendant un certain temps", a déclaré un diplomate européen au premier jour du sommet annuel du G7 qui se déroule à Schloss Elmau, dans les Alpes bavaroises.

Le Premier ministre italien Mario Draghi, dont le pays dépend également des approvisionnements russes, a déclaré publiquement dimanche qu'il existait des besoins à court terme d'investissement dans les infrastructures gazières "dans les pays en développement et ailleurs".

Lors d'une conférence de presse relative à un plan d'investissement du G7 dans les pays en développement, il a dit qu'il devrait être possible de convertir de telles infrastructures pour utiliser de l'hydrogène à l'avenir.

Les pays européens souffrent d'une pénurie d'énergie importée de Russie alors que le conflit ukrainien s'intensifie et l'inquiétude grandit quant aux effets sur l'industrie des pays particulièrement dépendants de Moscou.

L'Union européenne dépendait de la Russie à hauteur de 40% pour ses besoins en gaz avant la guerre, un niveau qui atteignait 55% pour l'Allemagne.

L'une des sources a déclaré que le chancelier allemand Olaf Scholz - le président du G7 - avait mis la question des nouvelles infrastructures à l'ordre du jour des dirigeants et que des discussions étaient en cours sur l'opportunité de l'inclure dans la déclaration finale du sommet.

Un porte-parole du gouvernement allemand s'est refusé à tout commentaire.

"Il s'agit de savoir comment réaliser la transition climatique malgré l'utilisation du gaz comme forme d'énergie de transition et comment nous assurer que cela ne sert pas d'excuse pour assouplir les objectifs climatiques ?", a déclaré samedi un responsable du gouvernement allemand. (Reportage Angelo Amante et Andreas Rinke, version française Benjamin Mallet)