* Deuxième jour du sommet du G7 à Biarritz

* Macron chargé de discuter avec l'Iran-Elysée

* Trump dit ne pas avoir discuté d'un message du G7 sur l'Iran

* Trump et Johnson se promettent un accord commercial

par Simon Carraud et Marine Pennetier

BIARRITZ, 25 août (Reuters) - Au lendemain d'un premier dîner informel, les dirigeants du G7 réunis à Biarritz (Pyrénées-Atlantiques) ont de nouveau abordé dimanche les grands sujets à l'ordre du jour de la diplomatie internationale mais cette fois autour d'une table de travail et, à en croire Donald Trump, sous le signe d'une bonne entente mutuelle, en dépit de désaccords manifestes.

Les chefs de file du club des démocraties libérales (Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada, Etats-Unis) "s'entendent très bien", a assuré le président américain sur Twitter, contrairement à ce que pourraient selon lui laisser penser les "répugnantes fake news".

Les sujets de désaccord ne manquent toutefois pas entre les sept pays dont les chefs d'Etat et de gouvernement se sont retrouvés une première fois samedi pour un dîner dit "informel" en présence du président du conseil européen, Donald Tusk, puis à nouveau dimanche matin, dans un cadre plus solennel.

Selon le compte-rendu du dîner fait dimanche par Emmanuel Macron, les participants se sont mis d'accord pour parler d'une même voix face à L'Iran afin d'empêcher la République islamique de se doter de l'arme nucléaire et d'éviter une nouvelle dégradation de la situation au Moyen-Orient.

C'est au président français que les dirigeants du G7 ont confié le rôle d'intermédiaire, selon l'Elysée.

Une information démentie en partie par Donald Trump qui a fait savoir, en marge d'un entretien avec le japonais Shinzo Abe, qu'il soutenait la démarche d'Emmanuel Macron mais n'en avait pas parlé avec son homologue français.

Tenant d'une ligne dure vis-à-vis de l'Iran, le président américain ne s'interdit pas non plus de poursuivre ses propres initiatives.

Les divergences concernant le dossier nucléaire iranien, en particulier entre les Etats-Unis d'une part et l'Allemagne, la France et le Royaume-Uni d'autre part, s'étalent de longue date au grand jour : l'administration Trump s'est en effet retirée l'an dernier de l'accord conclu en 2015 avec Téhéran tandis que les Européens veulent maintenir le dialogue.

"VERY BIG TRADE DEAL"

Autre sujet abordé au dîner : la question de la Russie, qui a donné lieu à une "vive discussion", selon Donald Trump, précisant ne pas savoir à l'issue de ces échanges si la Russie, exclue en 2014 du G7 (alors G8) allait réintégrer le club en 2020 comme le souhaite Washington.

Selon le calendrier officiel, la session de travail de dimanche matin était consacrée à "l'économie internationale", au "commerce" et à la "sécurité internationale", un programme suffisamment vaste pour permettre théoriquement de traiter de toutes les questions qui fâchent, dont les relations commerciales délétères entre les Etats-Unis et la Chine.

Les discussions se poursuivent également lors de rencontres bilatérales entre dirigeants, notamment Donald Trump et Boris Johnson, qui ne s'étaient pas revus depuis que ce dernier a revêtu ses habits de Premier ministre britannique, fin juillet.

Les deux hommes se sont promis de parvenir au plus vite à un accord commercial, auquel tient le Royaume-Uni de Boris Johnson, soucieux de nouer de nouveaux partenariats hors Union européenne dans la perspective du Brexit programmé le 31 octobre.

Ce "very big trade deal" ("énorme accord commercial") se fera "assez vite", a déclaré Donald Trump en marge de ce rendez-vous à l'hôtel du Palais, l'une des attractions du sommet de Biarritz, tout en tressant des couronnes à son interlocuteur.

"C'est l'homme de la situation à ce poste", a loué le président américain, qui ne faisait pas mystère de son scepticisme à l'égard de l'ex-Première ministre Theresa May.

Tenus à l'écart du centre-ville ultra sécurisé de Biarritz, les opposants au G7 poursuivent leurs manifestations et autres actions symboliques.

A Bayonne, plusieurs centaines de personnes ont participé dimanche à une "marche des portraits", certaines d'entre elles brandissant - à l'envers - des photographies officielles du président français décrochées dans des mairies. (Edité par Jean-Michel Bélot)