Paris (awp/afp) - Le groupe d'ingénierie pétrolière TechnipFMC a annoncé mardi soir avoir remporté un contrat "majeur" de 7,6 milliards de dollars auprès du numéro deux du gaz russe, le groupe privé Novatek, pour trois terminaux gaziers en Sibérie occidentale.

Ce contrat porte "sur l'ingénierie, la fourniture des équipements et la construction auprès de Novatek et de ses partenaires" dans le cadre du projet de gaz naturel liquéfié Arctic LNG 2, a indiqué le groupe franco-américain dans un communiqué.

Le contrat, "d'une valeur consolidée" de 7,6 milliards de dollars, est plus de deux fois supérieur au chiffre d'affaires réalisé par le groupe en 2018 (3,3 milliards de dollars). Il est aussi à mettre en rapport avec le carnet de commandes de 14,6 milliards de dollars qu'affichait TechnipFMC fin 2018.

"Le projet comprendra trois trains de gaz naturel liquéfié (GNL), d'une capacité de 6,6 millions de tonnes par an (mtpa) chacun et qui seront installés sur trois plateformes gravitaires en béton", a ajouté le groupe.

"Ce projet est une reconnaissance du savoir-faire et des compétences de nos équipes, ainsi que de leur capacité à mener à bien les projets les plus ambitieux et innovants", s'est félicité Nello Uccelletti, président des activités Onshore/Offshore de TechnipFMC, cité dans le communiqué.

"Il confirme aussi le leadership de TechnipFMC tant sur le marché du GNL que dans la transition de l'industrie mondiale de l'énergie", a-t-il ajouté.

Le groupe, issu de la fusion en 2017 du français Technip et de l'américain FMC, précise qu'il réalisera ce projet "sur une base clé en main et remboursable". Dans un autre communiqué, il a par ailleurs annoncé à ses actionnaires qu'il leur verserait début septembre un dividende de 0,13 dollar par action.

Un secteur encore sous tension

L'annonce de ce contrat intervient à un bon moment pour TechnipFMC, dont les pertes avaient atteint près de 2 milliards de dollars l'an dernier, conséquence d'importantes dépréciations et d'une provision pour couvrir des problèmes judiciaires.

Le groupe a d'ailleurs accepté de payer en juin une amende de 296 millions de dollars pour mettre fin à des poursuites aux Etats-Unis et au Brésil pour corruption de responsables brésiliens et irakiens.

Ces dernières années, le secteur des services pétroliers français, évidemment exposé aux cours du brut, a traversé une passe très difficile, avec des pertes d'emplois et restructurations.

Malgré des signes d'amélioration, comme le contrat remporté mardi par TechnipFMC, il reste toujours sous tension.

Le projet Arctic LNG 2 est situé sur la péninsule de Gydan, dans le Nord de la Sibérie, à une trentaine de kilomètres de Yamal LNG, qui a démarré la production de gaz en décembre 2017 dans l'Arctique russe.

Il est prévu que le projet atteigne une capacité de production de 19,8 millions de tonnes par an, soit 535.000 barils équivalent pétrole par jour, en puisant dans plus de 7 milliards de barils équivalent pétrole de ressources d'hydrocarbures du gisement onshore de gaz à condensats d'Utrenneïé.

Le groupe français Total a signé en mars un accord "définitif" lui octroyant une prise de participation de 10% dans ce projet de gaz naturel liquéfié.

Les deux géants publics chinois des hydrocarbures CNPC et CNOOC ont en outre annoncé fin avril leur intention de prendre chacun une participation de 10% dans le projet de gaz naturel liquéfié.

afp/jh