par Noor Zainab Hussain et Simon Jessop

LONDRES, 29 décembre (Reuters) - Les inondations en cours dans le nord de l'Angleterre figureront parmi les plus coûteuses de l'histoire pour les compagnies d'assurance et la facture n'a sans doute pas fini d'augmenter puisque de nouvelles pluies importantes sont annoncées pour mardi soir et mercredi.

Ces inondations sont déjà considérées comme les pires subies par le Royaume-Uni depuis 2007 et les toutes premières estimations chiffrent les demandes d'indemnisation à 1,5 milliard de livres (2,0 milliards d'euros).

"Avec les nouvelles tempêtes en vue, on pourrait s'acheminer vers ce qu'on a vu de pire dans l'histoire récente, au moins en termes de pertes assurées", a déclaré Simon Waller, directeur de JBA Risk Management, un cabinet spécialisé dans l'évaluation des risques pour les entreprises et les administrations.

Le cabinet d'audit et de conseil KPMG chiffre l'impact économique global des inondations à plus de cinq milliards de livres. Mais les nouvelles pluies importantes annoncées et les difficultés rencontrées pour accéder à certaines des zones touchées signifient que ces estimations ne sont que provisoires.

Les compagnies d'assurance Aviva, RSA, Axa et Direct Line déclarent ainsi qu'il est trop tôt pour donner une idée du coût total du dossier.

En 2007, les inondations et les tempêtes qui avaient touché le nord-est, le centre et le sud de l'Angleterre ainsi que le Pays de Galles, avaient coûté au total trois milliards de livres aux assureurs selon l'Association of British Insurers.

"SITUATIONS EXTRÊMES INCONNUES"

L'Etat britannique et le secteur de l'assurance ont créé un mécanisme d'assurance spécifique anti-inondations pour les zones jugées les plus risquées, dénommé Flood Re, mais il ne sera opérationnel qu'en avril. Et les pluies en cours touchent des habitations et des entreprises qui n'étaient jusqu'à présent pas considérées comme exposées à ces risques, ce qui suscite déjà des interrogations.

"Je crois qu'il y aura des pressions politiques après les inondations parce qu'il y a un certain nombre de biens, notamment de petites entreprises, qui sont exclues de Flood Re alors qu'ils souffrent sans doute terriblement", dit Simon Waller.

L'Agence de l'environnement, en charge de la prévention des inondations, a estimé de son côté que la Grande-Bretagne devait "intégralement revoir" ses mécanismes de prévention pour s'adapter à ce qu'elle présente comme l'évolution "de situations extrêmes connues à des situations extrêmes inconnues" en terme d'événements météorologiques.

Certains assureurs jugent quant à eux qu'il faut désormais adapter la construction de nouveaux bâtiments au risque d'inondations.

"Il est tout à fait clair que l'amélioration de la capacité de résistance à l'impact des inondations est aussi importante que la prévention pour nous adapter à ce qui ressemble de plus en plus à la nouvelle norme", a dit Amanda Blanc, directrice générale d'Axa pour le Royaume-Uni et l'Irlande, dans un communiqué.

(avec Kate Holton et Carolyn Cohn; Marc Angrand pour le service français)