Londres (awp/afp) - L'activité économique a pris de l'élan au Royaume-Uni en décembre avant la sortie britannique du marché unique européen, tandis que l'inflation a brusquement freiné en novembre quand l'Angleterre s'est reconfinée face à la pandémie de Covid-19.

L'indice PMI composite flash, un baromètre avancé de l'activité publié par le cabinet IHS Markit, affichait une progression à 50,7 points pour décembre contre 49,0 points en novembre.

"La production du secteur privé a rebondi en décembre" après le confinement de l'Angleterre pendant la quasi totalité du mois de novembre afin d'enrayer la deuxième vague de nouveau coronavirus, souligne le cabinet dans un communiqué mercredi.

"La ruée" des entreprises pour tenter d'accélérer leurs préparatifs en vue du Brexit, qui devient effectif le 1er janvier à la fin de la période de transition, "a dopé les commandes aux usines, mais les retards dans les ports ont perturbé les chaînes d'approvisionnement", ajoute IHS Markit.

Depuis plusieurs semaines les ports britanniques sont congestionnés et les circuits d'approvisionnement perturbés.

Beaucoup d'entreprises essaient de se faire livrer des stocks d'avance pour éviter le désordre redouté en janvier, ou bien elles commandent plus que d'ordinaire pour tenter de rattraper leur retard de production accumulé pendant le long confinement du printemps.

A l'inverse de l'industrie, les services, qui représentent 80% de l'économie britannique, ont vu leur activité stagner fin 2020, souligne IHS Markit, "en grande partie à cause des restrictions persistantes dans le secteur de la restauration, de l'hôtellerie, des loisirs et du voyage", relève IHS Markit.

Le confinement de l'Angleterre en novembre a par ailleurs entraîné un gros coup de frein de l'inflation à 0,3% sur un an, après 0,7% en octobre, après avoir repris de la vigueur au cours des deux mois précédents et connu un plus bas depuis 2015 à 0,2% en août.

D'après le Bureau national des statistiques (ONS) mercredi, les biens alimentaires ont en particulier subi une baisse de 0,6% des prix attribuée à un large éventail de produits, comme les sucreries, les légumes et la viande.

Dans l'habillement, les prix ont très fortement marqué le pas (-3,6%), surtout dans les vêtements pour femmes et grâce aux promotions du Black Friday.

Fin d'année difficile

Les économistes s'attendent toutefois à une accélération de la hausse des prix dans les prochains mois.

"L'inflation va augmenter en 2021 une fois que les baisses de TVA pour le secteur de la restauration prendront fin en mars", prévient Howard Archer, économiste chez EY Item Club, qui la voit atteindre 2% fin 2021.

Sans compter qu'en cas de Brexit sans accord, la livre sterling devrait fortement reculer, ce qui renchérira le coût des biens importés et alimentera l'inflation qui pourrait alors dépasser 3% selon l'économiste.

Le ministère des Transports a quant à lui annoncé mercredi que les tarifs ferroviaires allaient progresser davantage que l'inflation l'an prochain pour la première fois depuis huit ans.

Le prix moyen d'un billet va augmenter de 2,6% à partir du 1er mars et ce alors que le trafic reste très en dessous de la normale du fait de la crise sanitaire.

Malgré le rebond esquissé par l'indice PMI en décembre, le ralentissement de l'inflation en novembre témoigne d'une activité économique mal en point au dernier trimestre de l'année entre refermeture de l'économie face à la pandémie et incertitudes du Brexit, après un fort rebond au troisième trimestre.

Le Royaume-Uni est l'un des pays les plus touchés par la pandémie de Covid-19 en Europe et une contraction massive du PIB est attendue à plus de 11% cette année par les pouvoirs publics, soit la pire crise économique en plus de 300 ans.

afp/jh