Londres (awp/afp) - L'inflation au Royaume-Uni a encore ralenti en décembre, à 2,1% sur un an soit son rythme le plus faible depuis deux ans, a annoncé mercredi l'Office des statistiques nationales (ONS).

Cette estimation est conforme aux attentes des économistes sondés par Bloomberg. Les prix à la consommation avaient augmenté de 2,4% en octobre et de 2,3% en novembre sur un an, après avoir atteint un pic de 3,1% en novembre 2017. L'inflation n'a plus été aussi faible depuis janvier 2017.

"L'inflation a diminué notamment en raison d'un fort repli du pétrole sur fond de recul des cours de l'or noir ces derniers mois", a expliqué Mike Hardie, statisticien à l'ONS. "Les prix des billets d'avion ont aussi aidé à réduire l'inflation, leurs prix augmentant moins que l'an passé à la même époque", a-t-il ajouté.

La hausse des prix est désormais quasiment en ligne avec l'objectif de la Banque d'Angleterre (BoE), qui vise une hausse de 2% en rythme annuel, susceptible de tirer l'activité sans trop nuire à l'épargne.

L'apaisement de l'inflation constitue une bonne nouvelle aussi pour le pouvoir d'achat des consommateurs britanniques, au moment où leur moral est terni par les incertitudes sans fin autour du processus de Brexit - encore prolongées avec le rejet au Parlement britannique de l'accord négocié entre Londres et Bruxelles.

"Avec une inflation à un cheveu de l'objectif de 2%, le comité de politique monétaire (CPM) de la BoE va se sentir à l'aise pour attendre la fin des incertitudes autour du Brexit avant d'agir" et de resserrer de nouveau sa politique monétaire, a jugé Ruth Gregory, analyste chez Capital Economics.

A l'issue de la dernière réunion de son CPM le 20 décembre, la BoE a maintenu son taux directeur au niveau encore bas de 0,75% face à l'augmentation "considérable" des incertitudes autour du Brexit.

Elle pourrait être tentée de poursuivre son attente, d'autant que la croissance britannique donne des signes de faiblesse. Nombre d'entreprises reportent leurs décisions d'investissement en attendant la dissipation du brouillard du Brexit et la consommation des ménages, longtemps invulnérable aux discussions sur la sortie de l'UE, le semble moins dernièrement.

Un panel d'économistes indépendants sondés par le Trésor estime que la croissance n'a atteint que 1,3% pour l'ensemble de 2018 et qu'elle pourrait très légèrement accélérer à 1,5% en 2019.

afp/jh