Londres (awp/afp) - L'inflation au Royaume-Uni s'est maintenue à 2,4% en juin sur un an, a annoncé mercredi l'Office des statistiques nationales, un rythme plus modéré qu'attendu qui a entraîné une chute de la livre sterling.

Cette estimation est inférieure à la médiane des attentes des économistes sondés par Bloomberg, qui prévoyaient une hausse de 2,6%. L'inflation avait atteint et même dépassé la barre des 3% en fin d'année dernière, sur fond de dépréciation de la livre sterling consécutive à la décision des Britanniques de voter pour le Brexit. Mais son rythme s'est ralenti depuis.

En juin, le prix de l'essence a pourtant bondi de 11,6% sur un an du fait d'une hausse des cours du pétrole. Les tarifs du gaz, de l'électricité et des autres combustibles domestiques ont pour leur part augmenté de 6,0%. Mais les prix des vêtements ont stagné (+0,1%) et la hausse du coût de la nourriture a continué de ralentir, à seulement 2,0% sur un an.

Au final, l'inflation s'est révélée plus faible que prévu, demeurant à son plus bas niveau depuis mars 2017, ce qui faisait chuter la livre sterling: la monnaie britannique a atteint mercredi vers 08H30 GMT son plus bas niveau face au dollar depuis huit mois, à 1,3010 dollar.

"Ceci intervient au lendemain de la publication d'une hausse des salaires très modérée au Royaume-Uni, ce qui confirme le fait que le dynamisme du marché de l'emploi n'apporte que peu de soutien aux salaires et aux prix", a expliqué Howard Archer, économiste à EY ITEM Club.

En conséquence, il prévoit que les éventuelles hausses du taux directeur par la Banque d'Angleterre (BoE) seront "très graduelles".

C'est cette opinion, assez partagée sur le marché, qui faisait baisser la livre sterling, à deux semaines d'une réunion de la BoE autour de laquelle les spéculations vont bon train. L'institut d'émission maintient pour l'instant son taux au niveau très bas de 0,5%.

Après un premier trimestre difficile cette année au cours duquel le PIB n'a augmenté que de 0,2%, l'économie britannique semble s'être un peu reprise au printemps, d'après plusieurs indicateurs publiés dernièrement par l'ONS qui publiera le 10 août sa première estimation de la croissance au deuxième trimestre.

Mardi, l'ONS a aussi souligné que le chômage était resté à 4,2% lors de la période de trois mois achevée fin mai, soit son plus bas niveau depuis 1975.

La BoE pourrait néanmoins tenir compte aussi d'autres éléments, comme les incertitudes pesant autour des conditions du Brexit prévu fin mars 2019 et les menaces portées sur la croissance mondiale par les tensions commerciales entre les Etats-Unis et d'autres puissances économiques.

Le Royaume-Uni pourrait connaître une croissance poussive de seulement 1,4% en 2018, d'après les nouvelles prévisions publiées lundi par le Fonds monétaire international qui a abaissé de 0,2 point sa prévision concernant l'économie britannique.

afp/rp