Londres (awp/afp) - Les grandes entreprises ayant recours aux prêts des pouvoirs publics au Royaume-Uni pour faire face la pandémie ne pourront plus verser de dividendes et devront baisser les salaires des dirigeants, a annoncé mardi la Banque d'Angleterre (BoE).

L'institution monétaire, qui pilote ce dispositif d'aide avec le Trésor, explique dans un communiqué avoir réalisé quelques ajustements qui pourraient rendre ces prêts moins systématiques.

Les grandes entreprises qui voudraient recevoir des prêts des pouvoirs publics pour une échéance de plus d'un an devront "montrer de la retenue" dans les dividendes - ce qui passera par l'arrêt des versements aux actionnaires -, et limiter la rémunération des dirigeants.

Il s'agit de d'assurer que ces groupes auront des marges de manoeuvre financières suffisantes pour rembourser le prêt sans problème.

Le mécanisme, baptisé, CCFF (Covid Corporate Financing Facility), est ouvert aux grandes entreprises qui sont en bonne santé financière et qui ont une contribution notable à l'économie britannique.

Il ne s'agit pas de prêts garantis mais bien d'argent prêté directement par l'Etat aux entreprises.

La BoE explique que 230 entreprises se sont manifestées et sont éligibles.

Jusqu'à présent, 18,8 milliards de livres de prêts ont été accordés à 55 entreprises. Quelque 38,8 milliards de livres de plus auprès de 68 groupes sont en cours d'attribution.

Plusieurs groupes dans le secteur aérien en ont bénéficié, comme IAG, EasyJet et Ryanair, ou encore dans le tourisme comme Intercontinental Hotels.

La BoE et le Trésor ont d'ailleurs décidé de publier chaque jeudi à partir du 4 juin les noms des entreprises qui ont eu recours à ces prêts ainsi que leurs montants

Dans un communiqué distinct, le Trésor annonce en outre que les conditions sur les dividendes et les salaires des patrons s'appliqueront également à son dispositif de prêts garantis aux grandes entreprises au-delà de 50 millions de livres.

Ce mécanique, CLBILS (Coronavirus Large Business Interruption Loan Scheme), permettra aux entreprises d'emprunter désormais 200 millions de livres par prêt et non plus un maximum de 50 millions.

Ce changement est destiné à aider les grandes entreprises qui ne sont pas éligibles au CCFF.

Au total, les prêts garantis par l'Etat et fournis par les banques, pour aider les PME et les grandes entreprises à traverser la tempête de la pandémie, s'élèvent à 32 milliards de livres.

afp/al