Londres (awp/afp) - Les ventes ont à nouveau légèrement reculé en septembre au Royaume-Uni, où elles baissent depuis le mois de mai, malgré des pénuries et des achats de panique d'essence fin-septembre qui ont dopé les ventes de carburant, a annoncé vendredi l'Office national des statistiques (ONS).

Les ventes en volume au détail ont reculé de 0,2% en septembre, après avoir baissé de 0,6% en août (chiffre révisé), mais elles restaient 4,2% plus élevées que ses niveaux de février 2020, soit avant l'impact de la pandémie de Covid-19, précise l'ONS.

Le mois de septembre a été marqué par une forte hausse (+2,9%) des achats d'essence, alors que le pays a été frappé à la fin du mois par des pénuries d'essence liées au manque de chauffeurs routiers, aggravées par des achats de panique à travers le Royaume-Uni.

Le recul des ventes en septembre "malgré la hausse des ventes d'essence liée aux achats de panique" montre "que la reprise économique s'essouffle rapidement", estime Bethany Beckett, analyste chez Capital Economics, pour qui le retour du PIB britannique à ses niveaux pré-pandémie devra au moins attendre début 2022.

Après un bond spectaculaire de plus de 9% en avril, période marquée par la réouverture des commerces non essentiels comme l'habillement, les ventes de détail baissent au Royaume-Uni. C'est la plus longue période de recul depuis que cet indicateur a été créé en février 1996, relève l'ONS.

Les ventes en septembre ont été pénalisées par les ventes de biens non-alimentaires, qui ont reculé de 1,4%, en raison notamment d'une chute des ventes de biens domestiques (-9,3%), en particulier dans les enseignes de meubles et d'éclairage.

Les ventes de nourriture ont augmenté de 0,6%, à des niveaux 3,9% plus élevés qu'avant la pandémie.

Ce recul dans les magasins de meubles et d'éclairage pourrait refléter "un recul de la demande dans le domaine de la rénovation à domicile, avec la réouverture du secteur des services", selon Bethany Beckett.

En dépit de l'assouplissement des restrictions liées au Covid pendant l'été, les achats en magasin sont restés modérées, relève l'ONS tandis que la proportion des ventes en ligne a augmenté à 28,1% en septembre contre 27,9% le mois précédent, bien au-dessus des 19,7% relevés en février 2020, avant la pandémie.

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