(Avec déclarations à Reuters TV)

PARIS, 9 décembre (Reuters) - Les troubles déclenchés par le mouvement des "Gilets jaunes" sont une "catastrophe" pour l'économie française, a déclaré dimanche le ministre de l'Economie et des Finances.

Bruno Le Maire visitait un des quartiers de Paris touchés par les violences qui ont marqué, pour la quatrième semaine consécutive, les manifestations de samedi liées au mouvement des "Gilets jaunes", .

Interrogé par Reuters TV, il a estimé que l'impact sur l'économie française de ce mouvement, parti à la mi-novembre d'une contestation des hausses de taxes sur les carburants mais élargi depuis à des revendications hétéroclites, était "sévère".

"Je ne peux pas vous donner d'évaluation précise pour le moment mais je le ferai dans les prochains jours", a-t-il dit. "Et il faut nous attendre à un nouveau ralentissement de la croissance en fin d'année, étant donné les événements que nous venons de traverser."

Le ministre a souhaité que la France sorte "le plus rapidement possible" de cette crise des "Gilets jaunes".

"Nous sommes prêts à ouvrir un dialogue approfondi, à apporter des solutions qui soient fortes et crédibles", a-t-il dit. "Mais ça ne peut se faire qu'en tirant définitivement un trait sur la violence et sur les manifestations désordonnées qu'on a pu connaître au cours des derniers jours."

"C'est une catastrophe pour le commerce, c'est une catastrophe pour notre économie", avait-il déclaré auparavant à des journalistes. "La facture des dégâts doit être prise en charge par l'Etat, par la solidarité, par les assureurs, tout le monde doit y mettre du sien."

Il a estimé que les charges à verser à la fin de l'année par les commerçants touchés par les dégradations commises lors de ces manifestations devaient être repoussées.

"Nous avons demandé (...) que la situation personnelle de chaque commerçant soit prise en compte pour les charges sociales comme pour les charges fiscales", a-t-il ajouté.

De façon générale, pour le ministre de l'Economie et des Finances, "il est important de mesurer la profondeur de la crise qui traverse la France et les Français".

"Ce n'est pas qu'une crise sociale, c'est une crise démocratique, c'est une crise de la nation, une nation qui n'arrive plus à se projeter de manière unie dans son avenir, et la réponse doit se situer à cette hauteur-là", a-t-il ajouté.

Une réponse politique au mouvement des "Gilets jaunes" est attendue en début de semaine du chef de l'Etat, Emmanuel Macron. (Emmanuel Jarry)