WASHINGTON, 23 janvier (Reuters) - Marvin Goodfriend, désigné par le président Donald Trump pour occuper un siège au conseil de la Réserve fédérale, estime que la politique monétaire poursuivie actuellement est "plus ou moins" correcte et qu'elle devrait permettre à la banque centrale d'atteindre son objectif d'une inflation de 2% en l'espace d'un an à peu près.

Pressé de questions par les membres démocrates de la commission bancaire du Sénat sur le fait qu'il ait déclaré par le passé que des taux d'intérêt bas risquaient de provoquer une poussée d'inflation, Marvin Goodfriend a répondu qu'il pensait dorénavant que la Fed "est plus ou moins sur la bonne trajectoire (...) Nous devrions arriver à 2% d'inflation dans un an à peu près".

Marvin Goodfriend avait dit, dans le prolongement de la crise financière de 2007 à 2009, que les efforts déployés par la Fed pour faire baisser le taux de chômage risquaient de créer une flambée inflationniste.

Goodfriend n'était pas le seul à l'époque à tenir de tels propos mais en 2015, il exprimait la crainte que la Fed n'ait pas fait assez pour stimuler l'inflation et déclarait à qui voulait l'entendre qu'il ne fallait pas remonter les taux d'intérêt trop rapidement.

Il jugeait l'an passé le double objectif - d'emploi et d'inflation - de la Fed incohérent et les démocrates de la commission se sont demandé s'il n'y avait pas opportunisme de sa part à accepter à présent cette dualité.

"Je regrette le terme 'incohérent'", a-t-il dit. "Je soutiens totalement" les deux objectifs de la Fed, soit un taux de chômage bas mais qui soit compatible avec un taux d'inflation voulu à 2%.

"Il est d'une importance primordiale d'ancrer l'inflation sur le long terme (...) et de faire baisser le chômage", a-t-il poursuivi. "Notre but est de ramener le chômage au taux naturel; c'est pourquoi je suis partisan d'un objectif d'inflation sur le long terme (...) Cela a marché (...) et je m'y tiendrai".

Goodfriend a admis que l'économie était en meilleure forme actuellement qu'elle l'aurait été si la Fed avait suivi son avis de relever les taux plus tôt durant le cycle de reprise économique.

La différence entre le taux de chômage actuel de 4,1% et ceux auxquels Goodfriend lançait ses avertissements sur l'inflation représente "des millions et des milions d'emplois (...) Les familles américaines ont beaucoup de chance que vous n'ayez pas été membre de la Fed et je pense que ce serait une erreur que vous le deveniez maintenant", a réagi la sénatrice démocrate Elizabeth Warren.

Si le choix de Goodfriend était validé, cet ancien conseiller économique sous la présidence de Ronald Reagan et directeur des analyses à la Réserve fédérale de Richmond entre 1993 et 2005, intègrerait la banque centrale en pleine période de transition marquée par l'arrivée d'un nouveau gouverneur et par plusieurs sièges vacants à occuper. (Howard Schneider et Jason Lange; Wilfrid Exbrayat et Catherine Mallebay-Vacqueur pour le service français)