En date du 25 mai 2020, le ministre des Finances, Pierre Gramegna, a présenté à la réunion jointe de la Commission des Finances et du Budget et de la Commission du Contrôle de l'exécution budgétaire la situation financière au 31 mars 2020. L'occasion a également été saisie pour présenter la situation en avril 2020, fortement marquée par les conséquences de la crise liée à la pandémie COVID-19.

Sur les trois premiers mois de 2020, l'évolution des recettes et des dépenses de l'administration centrale montre des premiers signes de crise. Comparées à la même période en 2019, les recettes ont diminué de 0,8% et les dépenses ont augmenté de 19,4%. L'augmentation très brusque des dépenses doit être nuancée dans la mesure où l'évolution des dépenses sur les trois premiers mois de 2019 avait été particulièrement faible en raison du recours, à l'époque, à la procédure des 'douzièmes provisoires'. L'effet de ciseau négatif entre les dépenses et les recettes s'est accentué au mois d'avril, compte tenu des nombreuses mesures de stabilisation qui ont été mises en œuvre par le gouvernement pour répondre aux défis sanitaires et afin d'amortir les conséquences économiques de la pandémie. Par conséquent, les recettes ont chuté de 8,4% par rapport aux quatre premiers mois de 2019 et les dépenses ont augmenté de l'ordre de 28,5% en comparaison annuelle. Par rapport à un tiers des montants annuels prévus au budget voté pour l'année 2020, ceci correspond à une baisse des recettes de -12% et une augmentation des dépenses de +8%, ce qui entraîne une détérioration significative du solde budgétaire.

Au niveau des impôts directs, l'impôt sur le revenu des collectivités (IRC) a subi une diminution d'environ 23% par rapport à la période janvier-avril 2019, étant donné que de nombreuses entreprises ont profité de la possibilité de solliciter des annulations d'avances au premier trimestre et des délais de paiement. En matière d'impôts indirects, la diminution de 17% constatée au niveau de la TVA est surtout due à un effort de remboursements inégalé par l'Administration de l'enregistement des domaines et de la TVA pour subvenir aux besoins de liquidités des entreprises. Au total, les remboursements effectués sur les quatre premiers mois de 2020 se chiffrent à 734 millions d'euros, soit 160 millions d'euros de plus que sur la même période en 2019. Partant, le solde créditeur à rembourser aux entreprises se situe au niveau le plus bas depuis cinq ans.

Pour ce qui concerne les recettes provenant de l'Administration des douanes et accises, on constate que celles-ci ont été fortement affectées par les mesures de confinement ainsi que par la fermeture partielle des frontières aux pays limitrophes, qui ont mené à une baisse significative des ventes de carburant et d'autres produits. Pour la période de janvier à avril 2020, les ventes d'essence et du diesel ont subi une dégradation de 19% et de 22% respectivement.

Pris dans leur ensemble, les recettes des trois administrations fiscales, en base caisse, s'élèvent en avril à 5,2 milliards d'euros, ce qui équivaut à une dégradation de 284 millions d'euros par rapport à la même période en 2019 et ce qui correspond à une moins-value de 10% par rapport à un tiers du montant annuel prévu au budget 2020. Cette tendance négative risque fortement de s'accélérer encore au cours des prochains mois.

La progression constatée au 30 avril 2020 au niveau des dépenses est le résultat de la mise en œuvre des nombreuses mesures de stabilisation liées à la crise, dont l'enveloppe totale se chiffre à 2,2 milliards d'euros et auxquelles viendront s'ajouter les nouvelles mesures présentées dans le cadre du 'NeistartLëtzebuerg' de 700 à 800 millions d'euros. Parmi les mesures de stabilisation déboursées jusqu'au 30 avril, les dépenses en faveur du chômage partiel pour cas de force majeure représentent le poste de dépenses le plus important avec des dépenses effectives de 566 millions d'euros.

Les éléments précités expliquent que le solde de l'administration centrale s'est substantiellement détérioré, tant par rapport à la même période 2019 que par rapport au budget voté 2020, pour atteindre à la fin du mois d'avril 2020 un déficit de 1,6 milliard d'euros.

Le ministre des Finances, Pierre Gramegna, commente: 'La crise liée à la pandémie COVID-19 constitue un réel défi pour tous les pays de l'Union européenne, dont le Luxembourg. La priorité du gouvernement a été dès le début de préserver la santé des citoyens et celle de l'économie. Grâce à la situation de départ favorable de nos finances publiques, il a été possible de mettre en place des mesures en temps record pour réagir au mieux face à la crise. Toutefois, ces nombreuses mesures ont des répercussions importantes sur nos finances publiques et les chiffres des quatre premiers mois 2020 en sont la preuve. Étant donné que la crise sanitaire continuera certainement à produire ses effets sur les finances publiques dans les mois qui suivront, il convient de surveiller son évolution avec prudence et de continuer à trouver le juste équilibre entre, d'un côté une ambitieuse politique de relance et d'investissements durables, ainsi que de l'autre côté une approche responsable dans l'intérêt général du pays.'

Communiqué par le ministère des Finances

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