MADRID, 11 mars (Reuters) - Des dizaines de milliers d'Espagnols ont manifesté dimanche à travers le pays contre une réforme du droit de travail facilitant les licenciements et donnant aux employeurs la possibilité de limiter les augmentations salariales.

Les syndicats, qui ont appelé à une grève générale le 29 mars, ont revendiqué un demi-million de participants dans une soixantaine de villes. La police n'a pas fourni d'estimations.

Large vainqueur des élections législatives anticipées en novembre, le Parti populaire (conservateur) s'est lancé dans une politique d'austérité destinée à remettre à flot les finances publiques.

L'Espagne a le taux de chômage le plus élevé de l'Union européenne. Il est de 23% et le gouvernement s'attend à le voir atteindre le niveau record de 24,3% en 2012. Près d'un chômeur sur trois dans la zone euro se trouve en Espagne.

Le gouvernement conservateur compte rendre le marché du travail plus flexible en réduisant l'indemnité de licenciement de 45 à 33 jours de salaire par année de travail et en limitant les hausses de salaire indexées sur l'inflation.

Des manifestants interrogés à Madrid ont dénoncé des mesures néfastes pour les travailleurs.

"Il est absurde de penser qu'on va baisser le chômage en facilitant les licenciements", a dit José Javier Rodriguez, fonctionnaire de 53 ans.

Selon un récent sondage, environ trois quarts des Espagnols ne croient pas que cette réforme du marché du travail permettra de créer des emplois. Cependant, 67% d'entre eux jugent aussi qu'une grève générale ne contribuera pas à améliorer la situation. (Bertrand Boucey pour le service français)