Hier, le Crédit Suisse a pris la décision de suspendre quatre fonds d'investissement représentant 10 Mds$ liés à Greensill, au motif qu'une partie des fonds est "actuellement soumise à des incertitudes considérables quant à leur valorisation exacte". En réalité, la controverse dure depuis plusieurs trimestres, en particulier à cause de la surexposition manifeste de la société à certains clients, en l'occurrence le magnat Sanjiv Gupta. Aujourd'hui à la mi-journée, GAM Holding a elle aussi annoncé le gel des opérations sur son fonds lié à Greensill, après avoir déjà connu des déboires en 2018/2019 avec ce partenaire. 

L'entreprise en difficultés, spécialisée dans les prêts à court terme permettant aux entreprises d'allonger les délais de règlement des factures (dit "affacturage inversé" ou "fourniture de fonds de roulement"), a mandaté Grant Thornton pour l'aider à restructurer son bilan. Apollo Global lorgnerait de son côté une partie des actifs de Greensill, qui fait partie des entreprises dans lesquelles le japonais SoftBank est investi, bien que celui-ci a manifestement largement déprécié sa participation.

"Les dirigeants du Crédit Suisse sont particulièrement nerveux quant à l'exposition des fonds de financement de la chaîne d'approvisionnement au réseau opaque d'actifs industriels vieillissants de Gupta", révèle le Financial Times. Les bons connaisseurs du dossier jugeaient l'issue inéluctable depuis longtemps.