JOHANNESBURG, 3 septembre (Reuters) - Une grève a débuté ce mardi soir dans les mines d'or d'Afrique du Sud, où les conflits sociaux parfois meurtriers se multiplient sur fond de rivalité syndicale.

Les grévistes, qui répondent à l'appel du Syndicat national des mineurs (NUM), représentant deux tiers des employés du secteur, réclament des hausses de salaires.

"Elle a officiellement débuté. Certains ont refusé de descendre sous terre", a dit Charmane Russell, porte-parole des producteurs d'or regroupés au sein de la Chambre des mines, qui représente notamment AngloGold Ashanti, Gold Fields ou encore Harmony Gold.

Elle n'a pas été en mesure de fournir une estimation du nombre de grévistes ni un inventaire des mines affectées.

Cette grève fait suite à la rupture des négociations entre syndicats et patronat après des semaines de discussions dans un secteur en rapide déclin après avoir assuré un tiers de la production mondiale d'or.

Le NUM réclamait 60% d'augmentation de salaire pour les mineurs les moins qualifiés tandis que l'Association syndicale des mineurs et de la construction (AMCU) exigeait 150% de hausse, là où le patronat proposait 6,5%.

La rivalité entre le NUM et l'AMCU a dégénéré en 2012 en violences responsables de dizaines de morts. Elle a aussi favorisé la multiplication de grèves sauvages qui ont fragilisé les industries du platine et de l'or en Afrique du Sud, dont l'économie souffre déjà d'une croissance faible et d'un taux de chômage à 25%.

Le président Jacob Zuma a exhorté toutes les parties à parvenir à un accord. La ministre des Mines, Susan Shabangu, a déclaré à Reuters que le gouvernement était prêt à intervenir pour favoriser une reprise des discussions.

Les conflits sociaux ont fait plus de 50 morts depuis 2012 en Afrique du Sud, qui pâtit également d'arrêts de travail dans les secteurs de l'automobile et de la construction. (Ed Stoddard; Bertrand Boucey pour le service français)