"Il s'agit d'un premier mouvement d'une longue série si Air France persiste dans ses demandes d'efforts totalement démesurés et disproportionnés par rapport aux autres catégories professionnelles", a dit à Reuters Françoise Redolfi, présidente de l'Unsa chez Air France.

La compagnie a proposé au personnel de cabine un nouvel accord collectif pluriannuel pour succéder à celui qui s'est terminé le 28 février, en leur donnant jusqu'au 15 mars pour le signer, avait déclaré mardi le vice-président du troisième grand syndicat, l'Unac, qui y est favorable.

La CFTC, Sud Aérien et le SNGAF, qui ne sont pas représentatifs chez Air France, ont de leur côté indiqué à Reuters avoir lancé un préavis de grève pour l'ensemble du mois de mars, avec un "temps fort" du 18 au 20 mars.

"C'est très difficilement compréhensible sachant les garanties que nous avons données", a déclaré un porte-parole d'Air France. "Il n'y a pas de baisse de salaires, mais une stabilité garantie sur quatre ans."

Il a rappelé que la revendication d'un accord collectif de longue durée était la principale raison de la précédente grève des hôtesses et stewards d'Air France l'été dernier.

Quant à la nouvelle compagnie, son périmètre sera bien limité à 28 avions avec du personnel recruté "au prix du marché", a encore indiqué le porte-parole..

Le préavis de grève lancé pour le 7 mars, le jour où démarreront les négociations salariales annuelles, n'a pas, lui, convaincu les principaux syndicats de la compagnie, en particulier la CFE-CGC, le plus puissant, et la CFDT.

Les principaux syndicats de pilotes (SNPL et Spaf) ont, quant à eux, rendez-vous lundi avec la direction d'Air France pour discuter des conditions de la création de la nouvelle compagnie à coûts réduits, connue sous le nom de projet "Boost".

Les pilotes ont voté en faveur du principe de la nouvelle compagnie lors d'un référendum organisé par le SNPL, mais le bureau de celui-ci a rejeté la semaine dernière les conditions de cette entité, ouvrant la voie à un nouveau bras-de-fer avec la direction.

Pour que la nouvelle compagnie soit réellement économique, Air France prévoit de réduire d'environ 15% les coûts de ses pilotes et de l'ordre de 40% ceux de ses hôtesses et stewards.

(Cyril Altmeyer, édité par Matthieu Protard)